De mémoire, c’est une première dans l’histoire parlementaire de la Guinée. Le Conseil national de la Transition (CNT) passe au « scanner » les problèmes qui minent le système éducatif en Guinée, en présence des partenaires techniques et financiers (PTF) et des partenaires sociaux (syndicats). Très loin d’un jeu d’amusement de la galerie, les trois Ministres en charge de l’Éducation nationale, à savoir la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, le Ministre de l’Enseignement préuniversitaire et de l’alphabétisation, le Ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, ont passé six (6) heures d’horloge pour répondre aux questions des honorables Conseillers nationaux.
Préoccupé par les résultats catastrophiques des examens nationaux passés, le CNT a organisé un débat constructif sur le système éducatif guinéen ce mercredi 24 août 2022 à l’hémicycle du palais du peuple. Comment comprendre ces taux d’admission aux différents examens : 17,6 % au CEPE, 15 % au BEPC et 9,7 % au baccalauréat ?
Au regard de ce faible taux d’admission, il fallait donc poser un véritable diagnostic et proposer des solutions urgentes pour une meilleure qualification du système éducatif en Guinée.
Dans son discours d’ouverture, l’honorable Dr Dansa KOUROUMA a rappelé que le système éducatif doit avoir pour objectif fondamental de produire des ressources humaines qualifiées, capables de répondre aux besoins de développement de la Guinée. Il a par ailleurs énuméré quelques insuffisances à savoir :
- Le faible niveau des enseignants ;
- La faible allocation et mauvaise utilisation du budget de l’éducation nationale ;
- L’insuffisance d’infrastructures et de mobiliers scolaires ;
- L’inadéquation entre les programmes de formation et les besoins du marché de l’emploi ;
- Les disparités dans le déploiement des enseignants sur le territoire national.
Ce ne sont pas moins de soixante-dix (70) questions qui ont été posées aux trois Ministres par les Conseillers nationaux. Au titre des réponses apportées, on y trouve entre autres, la rénovation et l’équipement des infrastructures scolaires et universitaires, le recrutement et la formation des formateurs, la diversification des filières de formation, la digitalisation et l’accompagnement des apprenants notamment du supérieur à travers la revalorisation substantielle des bourses.
Comme à ses habitudes, dans un langage franc et direct, Dr Dansa KOUROUMA s’est insurgé contre la gestion de l’éducation dans certaines écoles privées. Il a tenu à rappeler que si les bâtiments appartiennent aux fondateurs d’écoles, les enfants aux parents, le programme éducatif quant à lui appartient à l’État. Il conviendrait donc que les établissements privés appliquent ce programme et veillent à ce que l’apprentissage fasse des enfants, de bons républicains ayant des droits et des obligations.
Cette initiative sera poursuivie avec d’autres départements ministériels, conformément à l’article 57 de la Charte de la Transition, en son point 3 sur le suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de la Transition.
Cellule de Communication du CNT