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Levée des 5000 milliards : « C’est une opérations très grave », estime un économiste

Les autorités guinéennes ont annoncé, le 29 septembre dernier, une opération d’emprunt par elles – travers la Banque centrale – de 5000 milliards GNF auprès des primaires de la place. Dans le cadre d’un « besoin de financement d’urgence des infrastructures prioritaires ». Mais depuis, cette opération fait l’objet de toutes sortes de commentaires. Quand d’aucuns trouvent qu’elle est inédite et particulièrement bien pensée, d’autres, par contre, mettent en garde contre des risques notamment d’inflation. Dr. Ibrahima Sangaré, économiste et chercheur Associé à l’École d’Economie de Bordeaux (Université de Bordeaux) relève plutôt du second camp.

Intervenant récemment dans l’émission ‘’On refait le monde’’, sur Djoma Tv, il n’a pas été tendre avec les concepteurs de cette opération. De deux choses, l’une, selon lui : soit, ils ont cherché à séduire le président, soit ils ont un problème de professionnelle ou avec l’honnêteté. Parce que, martelait-il : « Cette opération n’est pas normale ».

Une des anomalies qu’il associe à cet emprunt, c’est le fait que l’Etat guinéen, à travers la Banque centrale, ait recouru directement aux réserves obligatoires des banques stockées à la BCRG. « Ce qui est anormal dans cette opération, c’est le fait de recourir directement aux réserves obligatoires des banques déposées à la banque centrale qui est un filet d’insécurité pour les déposants », trouve-t-il.

Remontant le temps, Dr Sangaré rappelle que l’Etat guinéen avait déjà lancé une émission d’obligations du trésor qui était de l’ordre de 800 milliards GNF, avec une maturité de 4 ans et un taux d’intérêt de 14 %. Cette émission-là, précise-t-il, fait à peu près l’endettement de l’Etat et se fait normalement sur un marché libre. Pour lui, le fait pour l’Etat de s’en prendre directement aux réserves des banques stockées à la BCRG est révélateur d’un manque de crédibilité de sa part. Quand c’est une émission libre sur le marché, « les banques peuvent souscrire ou pas ». Seulement, poursuit-il, « lorsqu’on n’a pas de crédibilité aux yeux des investisseurs « épargnants, banques, grandes entreprises et citoyens guinéens), on va faire un accord en dessous de table pour faire fonctionner les réserves obligatoires ».

En tout cas, prévient-il, si le gouvernement tente de mettre en pratique cette opération, les résultats risquent d’être décevants. « C’est l’inflation et la dépréciation de la monnaie. Ce n’est pas normal parce que tout simplement il y a la récupération des réserves obligatoires qui est un instrument de politique monétaire et qui a un rôle pour la stabilité financière du pays », souligne-t-il.

L’autre anomalie qu’il dénonce également, c’est l’opacité qui entoure la destination véritable de ces fonds. En effet, selon lui, si ces montants sont orientés vers des investissements productifs (routes reliant les zones de production agricole et les grands marchés du pays ou de l’extérieur), cela peut se révéler payant. Mais ils étaient plutôt utilisés soit pour payer les salaires ou même pour faire des routes à l’intérieur de la ville de Conakry, cela pourrait ne servir à rien. Prédisant plutôt cette seconde éventualité, il assimile l’opération à une planche à billets déguisée.

Aliou Nasta

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