La question sur l’autonomisation de la femme a fait objet de débat religieux les 18 et 19 avril 2024 dans la commune urbaine de Labé. Une initiative du projet SWEDD, qui a mobilisé les leaders musulmans et chrétiens.
« La conférence avec les leaders religieux s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la campagne que nous avons lancée, c’est-á-dire la campagne de communication pour le changement social et comportemental. Dans le cadre de cette campagne, on a prévu plusieurs activités notamment les foras communautaires. Mais pour les mettre en œuvre, il fallait venir impliquer les cadres au niveau préfectoral et régional. (…) Les premières activités étaient les conférences avec les leaders religieux musulmans et chrétiens. On l’a fait à Labé, Kankan et Faranah. De même, nous avons fait des émissions radiophoniques pour informer la population sur la campagne qui doit se tenir et qui vise le changement social et comportemental, par rapport à tout ce qui est lié aux pratiques néfastes, à l’autonomisation des femmes, à la lutte contre les VBG (violences basées sur le genre) et à la promotion de l’éducation des filles ». C’est ainsi que Mafering Camara, responsable de la communication du projet Sweed-Guinée, a planté le décor.
Au cours de la rencontre, les leaders religieux d’obédience chrétienne ont tenu à mettre en évidence, sur la foi des écritures saintes, les liens entre la région la défense des droits des femmes. « Nous avons, à la lumière de la parole de Dieu, conseillé de permettre à la femme de travailler. La femme, selon la Bible, est créée au l’image de Dieu comme l’homme. Donc, devant Dieu, entre l’homme et la femme, il n’y a pas de différence. La différence n’existe qu’au niveau des rôles. Nous devons donc voir comment la femme peut participer à la prise de décision dans le couple. Comment est-ce que nous allons donner la valeur à la femme, qu’elle puisse étudier et travailler. La femme permet le développement d’une nation. L’autonomisation de la femme va permettre le développement de son foyer », a fait savoir le pasteur Maomou Faoro, de l’église Kalima de Labé.
Contrairement à une certaine idée, l’Islam reconnait également des droits aux femmes. « Fondamentalement, au niveau de l’islam, la femme a une dizaine de droits et de responsabilités. La femme a droit à l’éducation (en famille, à l’école et l’éducation coranique), au travail comme l’homme, à l’héritage contrairement à ce que certaines personnes colportent. La femme a (aussi) droit à la propriété, au divorce, quand ça ne va pas sur le plan religieux, économique et social. Elle a droit à l’éligibilité. Tout comme l’homme, elle a droit à la dignité, à l’égalité en droit et devoir dans son foyer. La femme ne doit subir le mariage précoce. L’Islam n’autorise pas le mariage forcé de la femme », a prêché EL Hadj Oumar Baldé, membre du secrétariat des affaires religieuses préfectorales de Labé.
A noter que la mission du projet SWEDD a organisé une rencontre d’orientation avec les acteurs des services sectoriels (éducation, santé, jeunesse, promotion féminine et enfance, etc…) sur les activités du projet.
Labé, Boubacar Timbo Diallo, correspondant Régional
