C’est la secrétaire générale du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique qui a présidé la cérémonie de lancement de la campagne nationale d’offre gratuite des services de planification familiale ce jeudi 18 juillet 2024.
Cette année, la campagne est placée sous le thème : « Planification familiale, un moyen d’espacement des grossesses et d’épanouissement de la famille ».
Selon la directrice nationale de la santé familiale et de la nutrition, cette campagne est aussi l’opportunité de rattraper « les personnes, les besoins non satisfaits en planification familiale qui restent quand même encore élevés dans notre pays. C’est à dire des femmes, des filles ou des hommes qui veulent accéder à ce service mais qui n’y arrivent pas et cette proportion est de 20%. Et donc, l’un des objectifs de la présente campagne de distribution de contraceptifs et d’offre gratuite de services, globalement, est une occasion de rattraper ce gap », a déclaré Dr Djènè Fatima Kaba.
Dans son discours, la représentante adjointe du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a noté que « la planification familiale est aujourd’hui reconnue comme un véritable pilier de développement socioculturel et économique d’un pays. En effet, améliorer l’accès des populations aux services de planification familiale permet non seulement d’éviter environ 32% des décès maternels et près de 10% des décès des enfants, mais aussi de contribuer de façon significative à réduire la pauvreté et la faim, renforcer l’autonomisation des femmes et améliorer l’éducation pour tous, ainsi que la préservation de l’environnement », a soutenu Dr Patricia Keba. Qui, dans la foulée, a tenu à rassurer du soutien que son institution continuera à apporter à la Guinée. « L’UNFPA reste engagé à vos côtés et renforcera les efforts surtout auprès des adolescents et jeunes pendant son nouveau programme de coopération pour la période 2024-2028 », a-t-elle indiqué à propos.
La Guinée a érigé la planification familiale en priorité nationale pour répondre aux besoins des couples, des adolescents et des jeunes pour leur plein épanouissement, permettant ainsi de planifier la naissance de leurs futurs enfants.
Citant les données de l’EDG 2018, la secrétaire générale du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a rappelé que la prévalence contraceptive est de 10 % et que l’estimation réalisée en 2023 a montré un taux de 13,5 % alors que l’objectif était d’atteindre 18,5 %. Ce qui démontre que les objectifs sont loin d’être atteints. Elle a également noté que l’indice synthétique de fécondité demeure élevé à 4,8 naissances par femme, malgré les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires. Or, « le faible taux de prévalence contraceptive expose à des risques accrus d’avortement et d’interruption de grossesses. C’est fort de ces constats que la Guinée s’est résolument engagée dans le repositionnement de la planification familiale, une initiative renouvelée annuellement. Les résultats encourageants obtenus sont le fruit d’une étroite collaboration entre mon département et ses partenaires techniques et financiers », a déclaré Khaïté Sall.
N’Famoussa SIBY