Me Sidibé Bereté, l’un des avocats de Dr Ibrahima Kassory Fofana, poursuivi pour détournement, était ce vendredi 1er novembre 2024 devant la chambre spéciale de jugement de la CRIEF pour demander à l’État guinéen d’accorder la liberté à leur client afin qu’il puisse bénéficier d’une évacuation sanitaire pour se faire soigner avant que le pire ne se produise. La décision sera rendue le 12 novembre prochain.
Au sortir de cette audience, Me Sidibé Bereté est revenu sur les motifs de leur présence dans les locaux de la CRIEF. « Nous avons provoqué un référé de liberté par rapport à l’évacuation sanitaire du Dr Kassory. Cela fait un an et demi qu’il est évacué par le parquet, même à la clinique Pasteur. Voici sept rapports, durant ces deux ans, le médecin a écrit à la justice guinéenne que la clinique n’a pas d’expertise, d’instruments, ni de moyens adéquats pour le soigner. Le mal est donc là, c’est confidentiel, nous n’allons pas rentrer dans les détails », dit-il.
Face à la gravité de la situation de l’ancien Premier ministre, l’avocat alerte. « S’il n’est pas évacué à temps, nous allons le perdre. C’est ça la réalité. Le médecin fait tout pour préserver son état. Mais s’il n’est pas évacué à temps, nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin : on refuse des soins à un citoyen qui a servi la République de Guinée en tant que Premier ministre. C’est un citoyen guinéen, mais aussi un citoyen américain. Il a la nationalité américaine. Et je crois en la justice humaine. La Guinée est un État où 90 % de la population est musulmane. On ne peut pas lui refuser des soins », poursuit-il.
Pourtant, poursuit l’avocat, « D’autres sont sortis pour se soigner. Je parle du doyen Michel, je parle d’Oyé. Mais ils sont sortis tardivement parce que leur pathologie persiste, et c’est tard. C’est pourquoi nous avons provoqué ce référé pour demander son évacuation, car il est déjà libre depuis la décision internationale du CEDEAO, dont on refuse d’appliquer la liberté », souligne-t-il.
Concernant la procédure engagée, l’avocat précise : « C’est un référé de liberté. L’article préliminaire, point 13 du code de procédure pénale, nous donne ce droit. Tout citoyen privé de sa liberté a le droit de saisir le président de la juridiction pour discuter les motifs et les conditions de sa détention, afin d’obtenir, le cas échéant, sa liberté. Nous demandons son évacuation, aux frais de l’État guinéen, et immédiatement ».
Balla Yombouno