Chaque année, l’arrivée du mois sacré du Ramadan crée des désaccords parmi les musulmans en République de Guinée. La date de début du jeûne est souvent sujette à controverse, certains le commençant un jour précis, alors que d’autres préfèrent une autre date. Cette division sur l’observation du croissant lunaire et le commencement du Ramadan ne se limite pas à la Guinée, mais demeure un sujet particulièrement sensible chaque année.
Dans ce contexte, Dr Mouhammad Saïdou Diallo, imam et enseignant islamique, appelle à l’unité et à la sagesse. Selon lui, « si vous cherchez la lune de Ramadan et que vous ne la retrouvez pas, écoutez la décision des autorités religieuses de votre pays ». Il souligne l’importance de suivre la direction donnée par les responsables religieux, qui sont les mieux placés pour trancher sur ce sujet délicat. En effet, le prophète Muhammad (Paix et salut sur lui) a dit : « Jeûnez si vous avez vu la lune », un hadith qui soulève des questions sur l’interprétation du signe lunaire. Certains savants estiment qu’il faut voir la lune soi-même ou qu’il suffit de l’observer dans un endroit proche, tandis que d’autres considèrent qu’il faut automatiquement jeûner lorsque vous avez appris que la lune a été aperçue quelque part à travers le monde.
L’imam Malik, l’un des plus grands savants musulmans, est centriste sur le sujet. Il considère que la déclaration des autorités religieuses locales doit être suivie, même si la lune a été aperçue dans un autre pays.
Dr Saïdou Diallo explique en termes clairs : « Pour Imam Malik, l’un des plus grands savants musulmans, si vous avez des autorités religieuses dans votre pays, suivez-les ». Cette position vise à préserver l’unité des musulmans au sein de la nation, évitant ainsi des divisions inutiles et des disputes sur une question de grande importance spirituelle.
Le Coran, dans son verset 183 de la sourate Al-Baqarah, précise : « Ô vous qui avez la foi, le jeûne vous a été prescrit de même qu’il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés ». Ce verset met en lumière l’importance du jeûne en tant qu’acte spirituel et sacré, mais aussi l’universalité et la continuité de cette pratique à travers les générations.
Ainsi, bien que les divergences sur la question du début du Ramadan soient une réalité en Guinée, l’appel du Dr Mouhammad Saïdou Diallo est clair : l’unité est essentielle. Les musulmans doivent se tourner vers leurs autorités religieuses locales et suivre les décisions prises dans l’intérêt de la communauté.
Thierno Amadou Diallo
