Le 20 mars dernier, Adama Konaté, une femme d’une quarantaine d’années, a été froidement assassinée par un homme en pleine journée, en plein mois de Ramadan, à Kankan. Un crime odieux qui continue de susciter une vive indignation au sein de l’opinion publique. À Boké, cet acte est largement condamné par tous les acteurs de la société, notamment par les militantes engagées dans la lutte pour les droits des femmes.
L’assassinat d’Adama Konaté continue de faire réagir la communauté féminine. Aïssatou Keïta, activiste de la société civile évoluant dans la commune urbaine, condamne fermement ce crime et encourage les femmes à dénoncer toute forme de violence basée sur le genre.
« Ce que je veux dire aux femmes, c’est que lorsqu’un homme vous menace une fois ou deux fois, il faut immédiatement aller voir les autorités pour porter plainte. Et si elles ne vous écoutent pas, ne laissez pas tomber. Nous avons tendance à minimiser les menaces dans les couples, en pensant qu’il ne s’agit que de simples paroles. Non ! Il n’y a pas de paroles anodines. Quand une menace est prononcée, c’est qu’elle vient de loin. Moi, je veux dire aux femmes d’être prudentes désormais », a-t-elle expliqué.
Prenant son propre vécu comme exemple, l’activiste pointe du doigt la responsabilité de la société dans la persistance des violences faites aux femmes.
« Ma propre fille a été victime de viol ici. Je suis allée porter plainte auprès des autorités, j’ai alerté les médias et nous avons médiatisé l’affaire. Mais la société m’en a voulu pour cela. Vous voyez ? Elle décourage les victimes et leurs familles. Quand vous dénoncez, vous êtes stigmatisé(e). C’est ce poids des traditions qui favorise la répétition de ces crimes dans notre pays », déplore-t-elle.
Concernant les circonstances de l’assassinat d’Adama Konaté, la militante pour le respect des droits des femmes et des personnes vulnérables appelle les autorités et la population à plus de responsabilité.
« Pourquoi met-on l’assassin sous perfusion après avoir tué une femme ? La société et les autorités sont toutes deux défaillantes dans leurs rôles. Si nous ne prenons pas nos responsabilités, la situation ne fera qu’empirer », prévient-elle.
Depuis l’assassinat tragique d’Adama Konaté le 20 mars dernier, plusieurs voix se sont élevées pour condamner cet acte barbare et exiger que l’auteur soit puni de lourdes peines.
Mamadou Bah, depuis Boké
