Comme il l’avait prédit après le verdict du mythique procès des massacres du 28 septembre 2009, le raggaman Elie Kamano persiste dans ses propos, même après l’annonce de la grâce présidentielle accordée au président Moussa Dadis Camara, vendredi soir. « L’histoire me donnera raison pour une seconde fois, mon capitaine », a-t-il déclaré d’emblée.
Pour lui, la démarche des autorités de la transition guinéenne n’est rien d’autre qu’une manœuvre visant à maintenir le capitaine dans le giron du CNRD en prévision des prochaines échéances électorales.
« Vous allez fumer le calumet de la paix avec eux juste le temps de passer les élections. Le temps de leur vendre vos parents comme du bétail à vil prix, un bétail déprécié sur un marché à poudre de perlimpinpin, et ensuite vous ne servirez plus à rien », a écrit Elie Kamano.
Selon lui, à défaut de l’incarcérer sans motif valable, « ils mettront des moyens à votre disposition et vous ferez exiler loin du pays, c’est à 6 mille kilomètres que vous irez jouir de votre liberté », a déclaré Élie Kamano. Plus loin, il ajoute : « Vous êtes un ancien président et, quoi que cela puisse paraître, vous avez encore une certaine assise politique au niveau de votre communauté. La cohabitation avec ceux qui viennent de vous gracier sera inextricable, car il ne peut y avoir deux capitaines dans un bataillon ».
« Je ne suis pas contre votre libération, comme je l’avais d’ailleurs souligné, mais je suis contre le deal machiavélique (je vous prête le mot) qui se cache derrière ce spectacle lamentable et catastrophique pour vos militants », conclut-il.
N’Famoussa Siby