ledjely
Accueil » Sécurité portuaire : l’UE et Expertise France outillent les équipes du port de Conakry sur la gestion de crise
ActualitésEconomieSociété

Sécurité portuaire : l’UE et Expertise France outillent les équipes du port de Conakry sur la gestion de crise

Dans un contexte encore marqué par le traumatisme de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum en décembre 2023, l’Union européenne et Expertise France ont lancé ce mardi une formation de deux jours axée sur la gestion de crise au Port Autonome de Conakry (PAC). Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet EnMAR, financé par l’Union européenne, et vise à renforcer les capacités nationales en matière de sécurité maritime et portuaire.

Lors de la cérémonie d’ouverture, Florina Costica, directrice pays de l’Union européenne en Guinée, est revenue sur les motivations de ce programme. « L’explosion dramatique du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum en décembre 2023 a profondément marqué les esprits, pas seulement en Guinée mais aussi chez nous. Elle a causé la perte de nombreuses vies, des centaines de blessés et d’importants dégâts matériels », indique-t-elle.

Face à cette tragédie, l’Union européenne s’est engagée à soutenir les autorités guinéennes en leur fournissant des outils concrets pour prévenir et mieux gérer les futures crises. Un plan de gestion de crise portuaire, spécifiquement conçu pour le port de Conakry, a ainsi été remis aux autorités locales. « Il s’agit d’un outil stratégique et opérationnel, adapté aux spécificités du port de Conakry, et structuré autour de méthodes concrètes de coordination, d’évaluation, de décision et d’action », a ajouté Mme Costica.

Le projet EnMAR repose sur une coopération étroite entre les experts européens, les équipes du PAC et les institutions nationales concernées. Cette formation réunit notamment les membres du comité directeur, du comité de sécurité, ainsi que des représentants des concessionnaires, des douanes, de l’AGICOM et de l’AGEMA.

Nicolas Huet, représentant pays d’Expertise France, a rappelé les grandes lignes du projet : « EnMAR agit à la fois sur les infrastructures, les processus et les personnes, en étroite collaboration avec les autorités locales. L’objectif est de permettre une réponse plus rapide, plus coordonnée et plus efficace face aux crises, comme celle de décembre 2023 ».

Il a également rappelé que cette collaboration s’est concrétisée dès une formation régionale à Abidjan, puis lors d’une première mission conjointe à Conakry en décembre 2024. « Cette session permettra de renforcer la coordination entre le PAC et les opérateurs privés, assurant ainsi une réponse cohérente en cas de crise », souligne Nicolas Huet.

Prenant la parole, Mamadou Biro Diallo, directeur général du Port Autonome de Conakry, a évoqué les défis majeurs auxquels est confronté son établissement. « Nous évoluons dans un environnement très complexe, notamment dans le secteur portuaire. Malheureusement, nos ports en Afrique de l’Ouest, et particulièrement en Guinée, sont souvent anciens, vétustes, et mal adaptés à l’évolution des risques », déclare-t-il.

Selon lui, le port est en permanence exposé à des risques majeurs, qu’ils soient maritimes ou terrestres.« Les dangers sont constants. Les incidents, les accidents, les situations critiques font partie de notre quotidien », dit-il.

Il voit dans cette formation une opportunité de changement de culture. « Cette première session nous a déjà transformés. Elle a été comme un réveil. Les comportements ont changé au sein de nos équipes, une nouvelle conscience des risques s’installe », soutient-il.

Tous les intervenants s’accordent à dire que cette initiative constitue une étape clé vers l’adoption d’une culture de gestion des risques plus structurée, plus partagée et plus rigoureuse.

« La remise de ce plan n’est pas une fin, mais une étape décisive vers un dispositif portuaire plus résilient, plus réactif et plus humainement responsable », a conclu Florina Costica.

Enfin, en déclarant officiellement ouverte la formation, Mamadou Biro Diallo a lancé un appel fort à l’engagement des participants : « Ce n’est pas le document en lui-même qui est important. C’est le message qu’il porte. Où le transportons-nous ? Comment l’appliquons-nous ? Et surtout, avec quelle rigueur assurons-nous son exécution ? ».

Thierno Amadou Diallo

Articles Similaires

Cosa : le bail du marché tombe, les commerçants crient victoire

LEDJELY.COM

Bouba Sampil : « Je suis prêt à laisser la gestion du football »

LEDJELY.COM

5ᵉ édition du Café de l’Emploi : l’innovation au service des métiers techniques

LEDJELY.COM

La HAC lance la délivrance des cartes de presse 2025-2027

LEDJELY.COM

Procès en appel d’Aliou Bah : le procureur justifie l’interdiction de la presse et la forte présence sécuritaire

LEDJELY.COM

Ministère du Budget : les SAF des EPA outillés pour une meilleure exécution budgétaire

LEDJELY.COM
Chargement....