L’ancien parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, continue de perdre des figures clés. Après N’Koro Lamine, réputé pour sa fidélité inébranlable au parti, c’est au tour d’un autre militant de premier plan, Lamine Waraba Sacko, de claquer la porte. Ce dernier a récemment rejoint les rangs du CNRD et s’est même affiché en première ligne lors de la manifestation de soutien organisée à Boké.
Si ces défections inquiètent certains observateurs quant à l’avenir du RPG, El Hadj Sory Sanoh, ancien préfet de N’Nzérékoré et de Kérouané, et membre de la coordination régionale du parti, relativise. Pour lui, ces départs sont comparables à « une piqûre de mouche sur un éléphant ».
Aux côtés de Lamine Waraba Sacko, d’autres cadres influents tels que M’bany Sangaré ont également rallié le CNRD. Ils participent activement aux campagnes de soutien en faveur de la candidature du président de la transition. Mais Sory Sanoh, lui, reste ferme :
« Je préfère manger mon tô avec honneur que d’aller manger du riz et de la viande dans le déshonneur. C’est ma philosophie. Je ne souhaite pas, comme d’autres, trahir le RPG. Dans une lutte, on peut commencer avec une conviction, mais ne pas toujours la garder ».
Poursuivant sur un ton acerbe, il critique ceux qui ont tourné le dos au parti. « Là où ils vont, on ne leur fait pas confiance, car on sait que leur ralliement est motivé par des intérêts : de l’argent, des postes… Ils ne sont pas partis par conviction, mais par opportunisme », dit-il.
Interrogé sur les conséquences de ces départs en série pour le RPG, Sory Sanoh garde son calme, non sans ironie : « Toute perte affecte la structure d’un groupe. Mais cela ne signifie pas pour autant que le parti cessera d’exister. Leur départ, c’est comme si une mouche piquait un éléphant. L’éléphant sent peut-être la piqûre, mais cela ne l’empêche pas d’avancer ».
Michel Yaradouno, depuis Kankan