La deuxième journée du procès en appel d’Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), s’est conclue par une décision de renvoi. Après une audience marquée par des tensions, la Cour a tranché en rejetant à la fois la demande du ministère public de tenir le procès à huis clos et celle de la défense visant à autoriser sa médiatisation. Le procès a été renvoyé au 16 avril prochain.
Dans une salle comble, sous haute surveillance, les débats ont rapidement pris une tournure à la fois juridique et politique.
Me Pépé Antoine Lamah, avocat d’Aliou Bah, a réagi fermement à l’issue de l’audience. « Le mal aime le secret, car la vérité le condamne. Le ministère public, désarmé dans ses agissements, a voulu que ce procès se tienne à huis clos parce qu’il n’aime pas la transparence. La Cour a choisi de couper la poire en deux, rejetant la demande de couverture médiatique formulée par la Défense et celle du huis clos requise par le ministère public », dit-il.
Il a également exprimé ses regrets, qualifiant cette démarche de manœuvre dilatoire destinée à retarder l’issue du dossier. « Nous avons regretté que le ministère public entretienne cette situation dans le simple but d’éviter que les débats n’évoluent et que M. Mamadou Aliou Bah soit éclairé sur son sort », dénonce-t-il.
L’affaire reste donc en suspens jusqu’au 16 avril, date à laquelle la défense compte plaider la relaxe pure et simple de leur client. En attendant, le procès d’Aliou Bah continue de susciter une forte mobilisation populaire et soulève la question de la liberté d’expression dans le débat politique guinéen.
Thierno Amadou Diallo