L’annonce récente d’un possible couplage des élections présidentielles et législatives par le Premier ministre Amadou Oury Bah fait des vagues au sein de la classe politique guinéenne. Si le Mouvement des patriotes libéraux (MPL) se dit disposé à en discuter, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), elle, tire la sonnette d’alarme.
Souleymane Souza Konaté, coordinateur général de la cellule de communication de l’UFDG, n’a pas mâché ses mots. « Le CNRD est en train de créer les conditions d’une future instabilité politique et sociale », a-t-il déclaré. En cause, selon lui, une gestion «unilatérale» du processus électoral, marquée par l’exclusion des partis politiques et de la société civile des commissions chargées de l’établissement des listes électorales.
« Pour organiser des élections crédibles, il faut au minimum un consensus entre les principaux acteurs politiques et les autorités. Aujourd’hui, ce consensus fait cruellement défaut », a-t-il souligné.
L’UFDG pointe également du doigt la mise en place actuelle du fichier électoral, qu’elle juge déjà biaisée. « Ce fichier, tel qu’il est élaboré, va inévitablement être rejeté, comme cela a déjà été le cas par le passé », prévient Souza Konaté. Il remet également en question la capacité du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD) à garantir un scrutin libre et transparent, dénonçant des soupçons de fraude et une « militarisation » de l’administration électorale.
Le MPL plaide pour l’inclusivité
Abondant dans le même sens, Mamadou Oury Diallo, président du MPL, n’écarte pas l’idée d’un couplage des scrutins, à condition que la transparence soit au rendez-vous. « Tout part du fichier électoral. S’il est crédible et incontestable, le processus peut être viable », estime-t-il.
Pour lui, l’inclusivité est la clé : « Les élections concernent avant tout les citoyens, qui sont les militants des partis politiques. Ces partis doivent donc être pleinement associés à chaque étape du processus électoral ».
Bref, l’UFDG et le MPL s’accordent sur un point essentiel : la nécessité d’un processus électoral transparent, inclusif et crédible. Ils appellent le CNRD à ouvrir un dialogue constructif avec l’ensemble des forces politiques et sociales du pays, afin de garantir des élections libres, équitables et acceptées de tous.
Binty Ahmed Touré