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Pâques à N’Zérékoré : Mgr Raphael Balla Guilavogui dénonce l’égoïsme des Guinéens envers leurs frères

À l’instar de leurs coreligionnaires du monde entier, les catholiques guinéens ont célébré ce dimanche 20 avril 2025 la fête de Pâques. Cet événement, qui marque la fin des 40 jours de jeûne, est un symbole majeur de la résurrection de Jésus-Christ, vainqueur de la mort. À N’Zérékoré, cette journée s’est distinguée par la présence du ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Félix Lamah, qui a pris part à la messe à la cathédrale de la ville. Lors de cette célébration, Monseigneur Raphael Balla Guilavogui, évêque du diocèse, a pris la parole pour dénoncer les maux qui frappent les citoyens de la Guinée, avec un accent particulier sur les injustices sociales et l’égoïsme qui gangrène la société.

Dans son homélie, Monseigneur a rappelé aux fidèles que la résurrection de Jésus est avant tout un acte de pardon. Selon lui, la résurrection incarne le grand pardon que Dieu offre à l’humanité entière, invitant chaque chrétien à se reconnaître pécheur et à chercher la réconciliation avec son prochain. Il a souligné que l’humanité, dominée par la mort, doit accepter sa fragilité et sa vulnérabilité face au mal, afin de vivre pleinement sa vocation chrétienne.

«Le pardon de Jésus-Christ nous appelle à nous transformer, à ne pas nous considérer comme innocents ou indemnes du mal qui nous entoure. Nous devons tous reconnaître que nous sommes des pécheurs, et par cette prise de conscience, avancer ensemble vers la rédemption», a précisé Monseigneur.

La fête de Pâques a également été l’occasion pour Monseigneur Balla Guilavogui de dresser un constat accablant sur la situation actuelle de la Guinée et du monde. «Frères et sœurs, reconnaissons que le mal domine notre monde aujourd’hui, créant souffrances et destructions. Ce mal se manifeste dans les guerres à travers le monde, notamment en Ukraine, en Israël et en Palestine, en Afrique de l’Ouest avec le terrorisme au Burkina Faso, en République centrafricaine, à l’Est du Congo, au Mali, et malheureusement, ici même, en Guinée», a-t-il expliqué.

L’évêque a également dénoncé l’égoïsme rampant au sein de la société guinéenne, notamment dans les grandes villes comme Conakry, où certains refusent de louer leurs maisons à des compatriotes simplement en raison de leurs différences religieuses ou régionales. «Quelle méchanceté et quel égoïsme ! Comment pouvons-nous appeler cela une famille, quand nous ne savons pas vivre ensemble ? Nous vivons dans une culture dominée par le mal, la violence et une égoïsme dévorant qui tue les valeurs de solidarité et de respect mutuel», a-t-il insisté.

Selon lui, «Il y a du mal qui est commis aussi dans l’exploitation de certaines ressources naturelles au détriment des populations locales et de l’équilibre de la planète. Il y a du mal qui est commis dans nos dits de tous les jours, dans les relations de travail où on peut parler facilement d’exploitation de l’homme par l’homme».

Monseigneur a aussi souligné que face à ces injustices, la Guinée doit s’engager sur la voie de la justice, non seulement pour les crimes commis à l’intérieur du pays, mais aussi pour les atrocités perpétrées ailleurs dans le monde. « Les crimes et les violences commis dans notre pays et d’ailleurs, à des périodes différentes, nous sommes appelés à faire justice aux personnes victimes pour qu’elles puissent vivre. Oui ! parce que tout le monde aspire à la vie et à la vie en abondance ; à la vie dans la prospérité. Mais le pardon, comprenons-le, le pardon de Dieu n’est pas à solution collective ou amnistie générale », a précisé l’évêque.

En marge de cette célébration religieuse, M. Félix Lamah, ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, a rappelé l’importance du recensement biométrique, soulignant qu’il n’était pas question de taxes ou d’impôts, mais d’un acte civique destiné à faire en sorte que chaque citoyen ait une voix lors des prochaines élections. «C’est dans l’unité et la joie que nous avons célébré cette messe de Pâques, en restant conscients de notre responsabilité envers la nation. Le recensement est un devoir de tous, sans arrière-pensée politique», a déclaré M. Lamah.

Plusieurs fidèles ont renouvelé leur engagement chrétien en recevant le baptême, marquant ainsi un signe fort de leur dévouement à suivre le Christ tout au long de leur vie. Cet acte symbolique a renforcé le message de réconciliation et de solidarité porté par cette célébration de Pâques.

Foromo Fazy Béavogui, depuis N’Zérékoré

 

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