Une semaine après le lancement du recensement administratif à vocation d’état civil dans la région de Boké, notre rédaction s’est rendue ce mercredi 23 avril 2025 dans le quartier de Dibya, au cœur de la commune urbaine. Objectif : s’imprégner du déroulement de l’opération sur le terrain.
En ce matin chaud et légèrement poussiéreux, les rues de Dibya sont calmes. Loin de l’effervescence attendue, seuls quelques citoyens franchissent timidement les portes du site d’enrôlement.
Sur ce site, aménagé dans un ancien restaurant, une seule machine est utilisée pour l’enrôlement. Une poignée d’agents, assis munis des fiches manuscrites, accueillent les rares volontaires. Toutefois, cette faible affluence permet une prise en charge immédiate des rares citoyens qui se présentent. Vêtu d’une chemise grise, le regard plein détresse et un chapeau de soleil, Sékouba Mané témoigne : « Dès mon arrivée, il n’y avait personne. Je me suis adressé aux agents, j’ai déposé mon extrait de naissance. Ils ont rempli une fiche avec mes informations. Maintenant, j’attends pour faire les empreintes digitales ».
Non loin de lui, Fatoumata Bailaou Diallo, une femme d’une vingtaine d’années, vient d’entamer sa procédure. Le regard déterminé, elle confie les raisons de sa venue.
« Tout bon Guinéen doit se faire recenser. Pour moi, c’est une obligation. C’est ce qui prouve notre nationalité. Et même si on n’a pas d’extrait, on peut toujours obtenir un jugement supplétif au tribunal », affirme-t-elle.
Fatoumata Diariou Diallo, agent en charge de l’enrôlement, s’active derrière son ordinateur. Malgré quelques difficultés rencontrées au départ, elle se veut rassurante. « Jusqu’à présent, je peux dire que ça se passe bien. Au début on avait un problème de connexion, mais pour le moment ça va. L’autre retard aussi c’est au niveau de l’emprunte. D’autres ne peuvent pas bien placés les mains, parfois, je suis ténue d’aller les aider pour bien les positionner. Sinon ça va. Je tiens également, à inviter les gens à venir s’enrôler », dit-elle avec un sourire.
Selon les infos recueillies, quatre équipes sont actuellement déployées dans la commune urbaine de Boké. Chaque jour, une équipe enrôle entre 50 et 70 personnes. Une cadence encore timide, au regard de l’importance de cette opération pour l’établissement d’un registre d’état civil fiable et inclusif.
Mamadou Bah, depuis Boké