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Vestiges de l’esclavage : le site de Benty bientôt sauvé de l’oubli

En marge de sa mission de sensibilisation des populations de Forécariah en vue d’un recensement massif dans le cadre du PN-RAVEC, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, a visité le site touristique de Benty, également connu sous le nom d’« esclaverie ». Ce lieu servait autrefois de lieu de détention pour les esclaves les plus récalcitrants, enfermés dans des caves.

En raison de la richesse historique que recèle ce site – où subsistent encore la cloche des esclaves, la résidence du chef des colons, les caves et d’autres vestiges – le ministre a annoncé une prochaine réhabilitation du lieu.

 « Nous avons été agréablement surpris de découvrir toute la richesse de ce patrimoine ici à Benty, au port négrier. C’est un élément important de notre histoire commune. La traite négrière est une période douloureuse que nous avons traversée. Cela fait partie de l’histoire de l’humanité : 400 ans de traite, et la Guinée a payé un lourd tribut. Aujourd’hui, des vestiges subsistent. Il est donc essentiel de développer des projets viables, concrets, afin de les étudier et d’envisager la réhabilitation des différents bâtiments. C’est l’une de mes priorités », a déclaré le ministre.

Il a précisé qu’un travail est déjà en cours avec ses équipes sur les trois principaux ports négriers du pays : Boké, Boffa et Benty.

 « Pour Boké et Boffa, nous avons des partenaires avec lesquels nous sommes en discussion. Pour le port de Benty, des contacts sont également en cours avec de potentiels partenaires. Nous avons à cœur de développer ce type de tourisme, comme l’a réussi le Sénégal avec l’île de Gorée. De nombreux esclaves sont partis d’ici. Benty, situé à l’embouchure du fleuve Konkouré, est un lieu emblématique de la traite négrière transatlantique. L’océan est juste derrière nous. Benty, ce sont aussi des récits oraux et des traditions locales qui nous rappellent la souffrance de nos aïeux et de ces esclaves qui, au péril de leur vie, se sont rebellés pour retrouver leur liberté. »

Le ministre a souligné que cet héritage constitue une part essentielle du patrimoine oral et national, qu’il est crucial de préserver pour les générations futures.

« Je voudrais attirer l’attention de l’opinion publique sur le fait que notre pays est extrêmement riche en histoire. Nous possédons un patrimoine séculaire, parfois pluriséculaire, qu’il nous faut impérativement protéger. Nous allons mener un travail de lobbying pour attirer des investisseurs afin de réhabiliter le port négrier de Benty et mettre en valeur toute sa richesse. »

Enfin, pour assurer le succès de cette initiative, le ministre a invité le préfet de Forécariah ainsi que les autorités locales de Benty à veiller à la sécurisation du site afin d’éviter toute forme de vandalisme et de préserver les vestiges existants.

 « Des investissements seront réalisés pour définir précisément les modalités de cette réhabilitation. Il s’agira d’une démarche scientifique », a-t-il conclu.

Balla Yombouno

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