Depuis quelques semaines, les grandes pluies se sont abattues sur la ville de Forécariah située dans le sud-est de la Guinée à une trentaine de kilomètres de la frontière de la Sierra Leone. Entre glissade, routes impraticables les habitants et usagers vivent un véritable calvaire au quotidien.
Eaux stagnantes, boue épaisse, nids-de-poule à perte de vue… Bienvenue dans la commune urbaine de Forécariah, où l’arrivée de la saison des pluies transforme les routes en marigots. Ici, même les motos peinent à se frayer un chemin dans ce décor de désolation.
Alors qu’ailleurs des routes naissent et se modernisent, celles de Forécariah disparaissent chaque année sous les eaux. Piétons et conducteurs d’engins subissent la même galère, entre risques de chute et pannes à répétition.
Moussa Soumah, conducteur de taxi-moto, ne cache pas son amertume.
« C’est incroyable qu’une préfecture aussi proche de la capitale, Conakry, soit aussi enclavée à ce point », a-t-il indiqué.
Yero Sow, lui aussi motard, a trouvé une solution radicale.
« Je préfère laisser ma moto à la maison et marcher à pied, pour éviter de me blesser à cause de l’état déplorable des routes », a-t-il soutenu.
Les piétons ne sont pas épargnés. Mabinty Conté témoigne avec colère.
« Parfois, on glisse et on tombe dans l’eau. D’autres fois, des chauffeurs nous éclaboussent en passant. Il arrive même qu’on perde nos chaussures dans la boue ! », a-t-il affirmé.
Pour Ibrahima Sory Camara, habitant de longue date, les causes sont multiples, mais les ramasseuses de gravier seraient en partie responsables de cette dégradation constante.
En attendant que les autorités compétentes prennent leurs responsabilités, Forécariah continue de sombrer dans l’oubli. Et ses habitants, eux, pataugent, littéralement, dans leurs souffrances quotidiennes.
Abdourahamane Barry, stagiaire