ledjely
Accueil » Drogue Kush en Guinée : Quand la religion s’invite dans la lutte
ActualitésBasse-GuinéeGuinéeSociété

Drogue Kush en Guinée : Quand la religion s’invite dans la lutte

Une récente déclaration des imams de Matam annonçant leur refus d’inhumer les personnes décédées des suites de la consommation de la drogue « Kush » a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique. Pour clarifier la portée religieuse de cette démarche, l’imam Saddam Soumah a apporté des précisions, affirmant qu’il s’agit d’un rappel des fondements de l’islam à visée dissuasive.

Selon lui, les imams, en tant que guides religieux, s’appuient uniquement sur le Coran et les hadiths du Prophète pour orienter leurs fidèles. « Les imams sont considérés comme les héritiers des prophètes. Ils ne parlent pas pour embellir leurs propos. Non ! Ils doivent toujours se référer aux textes coraniques ou aux hadiths du Prophète avant de se prononcer », a-t-il déclaré.

L’imam explique que cette menace des imams de Matam de ne plus diriger la prière funéraire des victimes du « Kush » s’apparente à un avertissement solennel adressé aux jeunes et à leurs parents afin qu’ils puissent éloigner de la consommation de cette substance dangereuse et mortelle. « Si les imams disent qu’ils ne vont plus inhumer les personnes mortes des suites de la consommation de la drogue Kush, c’est un rappel fort aux jeunes et à leurs familles sur l’interdiction, en islam, de toute substance nuisible à la santé humaine », a-t-il soutenu.

Il rappelle que la consommation de stupéfiants, d’alcool ou la pratique des jeux de hasard est clairement prohibée dans le Coran, car ces actes sont considérés comme des œuvres sataniques. « Dans le Coran, Allah interdit à ses serviteurs de consommer des drogues, de l’alcool ou de s’adonner aux jeux de loterie, car ce sont des comportements diaboliques. Si les imams de Matam tiennent cette position, c’est bien parce que le Coran l’interdit », indique-t-il.

Toujours selon l’imam Saddam, lorsqu’un musulman décède, l’un des premiers critères pris en compte par les religieux est la régularité de ses prières. « Lorsqu’un musulman meurt, les imams demandent à ses proches s’il accomplissait régulièrement ses prières. C’est à partir de là que se décide l’accompagnement religieux », dit-il.

Ainsi, mourir des suites de la consommation de drogue peut compliquer la prière funéraire, car elle interroge sur l’état de foi du défunt. « Si tu meurs à cause de la drogue Kush, cela devient difficile pour les imams de prier sur ton corps. Or, c’est un honneur d’accompagner un frère musulman dans sa dernière demeure ».

Il précise néanmoins qu’Allah demeure le seul juge, mais que les imams doivent appliquer les principes transmis dans les textes religieux. « Certes, Allah est le seul juge, mais il a aussi donné des recommandations que les imams doivent respecter et enseigner à leurs communautés », a-t-il martelé.

L’imam nuance cependant sa position en indiquant une exception : si le défunt était connu pour accomplir régulièrement ses prières et que ses proches témoignent de sa foi, les imams sont tenus de prier pour lui, malgré sa consommation de drogue. « Toutefois, si c’est une personne qui accomplissait régulièrement ses cinq prières, et que ses proches témoignent qu’il était croyant malgré ce comportement, alors les imams doivent prier sur son corps. Le témoignage de ses proches est essentiel ».

Pour conclure, l’imam Saddam appelle les fidèles musulmans à s’impliquer pleinement dans leur religion afin d’éviter toute équivoque après leur mort. « Il est important d’inviter nos frères et sœurs musulmans à vivre pleinement leur foi pour éviter toute confusion après la mort. On ne peut pas être musulman à moitié : soit on l’est entièrement et pieusement, soit on ne l’est pas », a-t-il conclu.

À noter que toutes nos tentatives pour joindre un imam de Matam afin de recueillir leur version officielle sont restées vaines.

Binty Ahmed Touré

Articles Similaires

Ministère du Tourisme et de l’Hôtellerie : Souleymane Dounoh Keïta et Baba Thiam installés

LEDJELY.COM

Labé : Aïssatou Diallo se rétracte après avoir accusé son père de l’avoir mise enceinte

LEDJELY.COM

Amadou Djouldé Diallo menace Sekouba Konaté : « J’ai aussi de graves révélations à faire sur lui »

LEDJELY.COM

Présidentielle : un journaliste exhorte le général Doumbouya à tenir sa promesse

LEDJELY.COM

Dubreka-Koubia : des jeunes bloquent la route pour réclamer le retour de l’électricité

LEDJELY.COM

Madagascar suspendue de l’Union africaine après le coup de force militaire

LEDJELY.COM
Chargement....