La population du secteur 4 de Sanoyah Rails-Plateau, dans la commune urbaine de Sanoyah, s’est réveillée ce lundi 28 juillet 2025 face à une découverte macabre : le corps sans vie d’un jeune homme d’environ trente ans, non identifié, retrouvé sous le hangar d’un cabaret en rénovation. Sur les lieux, l’homme gisait sur le dos, la bouche et les yeux ouverts, le regard fixé vers le ciel. Selon les médecins légistes de l’hôpital préfectoral de Coyah, le corps présentait des signes évidents de violences corporelles.
À côté du cadavre, une paire de chaussures noires avec des motifs rouges. Après la découverte, le corps a été recouvert de draps multicolores en présence des autorités locales ainsi que des forces de défense et de sécurité.
Interrogé sur les circonstances de l’alerte, Elhadj Ibrahima Camara, président du conseil de quartier de Sanoyah Rails-Plateau, s’est exprimé : « D’abord, je dois dire que ce n’est pas le premier cas. J’ai déjà signalé à la commune urbaine de Sanoyah ces découvertes répétées de corps sans vie dans notre quartier. Très tôt ce matin, vers 7 heures, j’ai été alerté par des habitants qu’un jeune homme était allongé sous un hangar au secteur 4. Je me suis immédiatement rendu sur place pour constater les faits ».
Il poursuit : « Un jeune a témoigné avoir vu la victime assise entre 21h et 22h. Il lui aurait même demandé : ‘Vous êtes qui ?’ mais n’a obtenu aucune réponse. Pensant qu’il était peut-être ivre, il est rentré chez lui. Plus tard, lorsqu’il est ressorti accompagner sa femme qui vend du poisson très tôt, vers 3 ou 4 heures du matin, il a revu le même jeune étendu, cette fois allongé. Il ne s’est pas douté du pire, croyant encore à un effet de l’alcool. Ce n’est qu’à mon arrivée que nous avons réalisé qu’il était décédé. J’ai alors informé les autorités : le président de la délégation spéciale, le commissaire urbain de Sanoyah, qui a rapidement envoyé un agent sur place. La CMS est également intervenue pour sécuriser la zone. Le grand imam et le secrétaire général de la jeunesse étaient présents ».
Depuis plusieurs mois, les cabarets poussent comme des champignons dans le quartier, ce qui inquiète le président du conseil de quartier.
« Je l’ai dit et redit : ce n’est pas un cas isolé. Tout le long du camp jusqu’au niveau du collège, il y a une prolifération de cabarets et de buvettes. J’ai remonté cette information à toutes les autorités. On ne peut pas dire avec certitude si c’est lié à l’alcool ou à la drogue, mais l’endroit en question est devenu un repaire dangereux », a-t-il souligné.
Les médecins légistes de l’hôpital préfectoral de Coyah concluent que l’homme a subi des violences corporelles, possiblement après une bagarre.
« Il a été battu à mort avant que son corps ne soit déposé sous le hangar du cabaret. Ses vêtements étaient mouillés, et il présentait des traces de coups au niveau de la tête, du ventre et des pieds », précise le rapport.
Le procureur de Coyah a ordonné le transfert du corps à la morgue de l’hôpital préfectoral pour les besoins de l’enquête et pour permettre une éventuelle identification par ses proches. Le corps a été transporté dans un pick-up du commissariat central de Coyah.
Alors que nous quittions les lieux, un jeune homme, sous anonymat, nous a fait une révélation inquiétante : « Il était venu chercher sa petite amie, une Léonaise, vers 1h ou 2h du matin. Mais certains ont crié ‘au voleur’. Les jeunes délinquants du coin, appelés les Tôgues, qui fréquentaient les buvettes, sont venus le frapper. Il a résisté, ils l’ont traîné au sol…», raconte-t-il, avant qu’un autre jeune ne lui intime de se taire.
Balla Yombouno