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Boké : bras de fer à la CDM autour de l’application de la nouvelle convention collective

La tension est vive à la Compagnie de Développement Minier (CDM) de Boké. Le collège syndical des travailleurs accuse la direction de bloquer la mise en œuvre de la nouvelle grille salariale prévue par la Convention Collective des Mines et Carrières, officiellement entrée en vigueur le 1er août 2025.

Le 4 août, les représentants syndicaux ont adressé un préavis de grève couvrant la période jusqu’au 16 août. Ils menacent de paralyser les activités dès minuit ce jour-là si aucun compromis n’est trouvé d’ici là.

Adoptée au niveau national le 14 février dernier, la convention stipule, en son article 117, que les nouveaux salaires de base prennent effet à partir du 1er août. Pourtant, selon le syndicat, la direction de la CDM conditionne cette application à la réception d’un document de validation de l’Inspection Générale du Travail. Une position que les travailleurs jugent infondée, et surtout contraire à l’article 5 de la convention, qui garantit la préservation des avantages acquis.

Malgré plus d’un an d’échanges et l’élaboration d’un cadrage catégoriel impliquant direction, inspection du travail et représentants syndicaux, le dialogue semble dans l’impasse. Les différentes tentatives de médiation sont restées vaines, poussant les travailleurs à durcir le ton.

Le préavis de grève a été officiellement transmis aux ministères du Travail et des Mines, à l’Inspection Générale du Travail, au Patronat guinéen, ainsi qu’aux centrales syndicales UGTG et USTG.

Amadou Sadjo Traoré, chef du Bureau de Contrôle préfectoral du travail de Boké, apporte quelques précisions.

« Cette convention est devenue une loi maintenant, elle s’applique à toutes les sociétés existantes et qui viendront s’installer aussi. Y a un problème avec toutes les sociétés minières de Boké. Comme il y avait pas de seuil pour les agents de maîtrise et les agents d’exécution, donc les sociétés ont fait cadrans catégoriels en fonction de leur situation. Mais vu que le salaire de l’agent de maîtrise est fixé, ça entraîne des soucis. Les sociétés disent non, les conducteurs de camions et les engins lourds ne sont pas des agents de maîtrise. Le syndicat aussi s’oppose, en disant que puisque nous sommes devenus des agents de maîtrise pendant des années, on ne peut pas perdre ça. C’est dans cette optique qu’ils ont invoqué l’article 5 de cette convention qui dit que la convention ne nuit pas aux avantages acquis. C’est là-bas le problème. Je demande à toutes les parties de donner la force au dialogue pour trouver des solutions à tous les problèmes », a-t-il indiqué.

Parmi les avancées majeures de la convention collective signée le 14 février dernier, on peut retenir :

  • L’instauration d’une grille salariale garantissant un salaire de base minimum pour toute entrée dans le secteur ;
  • Un encadrement strict de la sous-traitance, assurant aux travailleurs sous-traitants au moins 70 % du salaire de base des sociétés mères ;
  • L’amélioration des conditions de retraite, avec une prime de départ revue à la hausse ;
  • L’augmentation des congés sociaux, mieux adaptés aux réalités familiales des travailleurs ;
  • L’extension du champ d’application, rendant la convention applicable à tous les opérateurs du secteur minier et des carrières.

Elle met particulièrement l’accent sur les droits des travailleurs et la protection sociale, à travers des mesures clés telles que :

  • Le respect des libertés syndicales, avec une protection renforcée des délégués syndicaux et la reconnaissance du droit de grève, encadré par des règles claires et précises ;
  • La création de commissions paritaires chargées de régler les conflits entre employeurs et salariés, privilégiant le dialogue avant tout recours judiciaire.

Dans un contexte où le secteur minier guinéen est déjà marqué par des tensions sociales et économiques, ce conflit à la CDM relance le débat sur l’application effective des conventions collectives et la protection des droits des travailleurs.

Pour l’heure, nos tentatives pour avoir les responsables de la société sont restées infructueuses.

Mamadou BAH, depuis Boké

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