Trois mois après son interpellation en Belgique pour « traite d’êtres humains » et « coups et blessures volontaires », l’ancienne ambassadrice de Guinée, Mme Aïssata Doukouré, a retrouvé la liberté. Une issue rendue possible grâce à la mobilisation diplomatique de Conakry et à l’argument décisif de son avocat, Maître Jean-Pierre Leroy, qui a rappelé devant le tribunal le statut diplomatique de sa cliente, ignoré jusque-là par la justice belge.
Une séance de travail avait été organisée entre les autorités guinéennes et l’avocat de l’ancienne diplomate. C’est au cours de cette concertation qu’une faille juridique a été identifiée : la non-prise en compte par la justice belge de l’immunité diplomatique de Mme Doukouré.
Ce dysfonctionnement a été déterminant dans la plaidoirie de Maître Leroy, jeudi dernier. Un plaidoyer appuyé par l’intervention directe du ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, qui s’était rendu au chevet de la détenue dans sa prison.
Trois jours seulement après cette défense musclée, le tribunal a accordé une liberté conditionnelle à Mme Doukouré. À sa sortie, elle n’a pas caché son émotion et sa reconnaissance envers les autorités guinéennes.
« Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier un énorme grand cœur, dont la volonté a toujours été de défendre la Guinée et de la protéger. Je vous le demande, Général Mamadi Doumbouya, le président de la République », a-t-elle déclaré. Elle a également salué « le bon père de famille, notre ministre des Affaires étrangères, le Dr Morissanda Kouyaté », qu’elle crédite d’avoir contribué à sa mise en liberté.
L’affaire avait suscité une vive polémique, notamment parce que Mme Doukouré avait été interpellée le 16 juin dernier sans convocation préalable à son domicile. Elle faisait alors l’objet d’accusations graves liées à la traite d’êtres humains et à des coups et blessures volontaires.
Sa libération, obtenue grâce à l’argument diplomatique, ne met cependant pas fin aux poursuites. Elle ouvre toutefois une nouvelle phase dans ce dossier sensible, où la diplomatie guinéenne entend désormais veiller de près au respect des conventions internationales.
Siby


