Des anciens travailleurs de la Radio Nostalgie, située à Teminetaye, dans la commune de Kaloum, ont manifesté ce jeudi devant l’immeuble abritant les locaux de la station pour réclamer le paiement de leurs salaires impayés depuis leur licenciement.
Dans une déclaration lue devant les médias, Ansoumane Nassou Keita, porte-parole de circonstance, a dénoncé le non-respect des obligations légales par un employeur dont l’identité reste floue.
« Nous sommes d’anciens travailleurs de la Radio Nostalgie Guinée. Nous avons servi cette radio avec sérieux et dévouement. Mais depuis notre licenciement en avril dernier, l’employeur a manqué à ses obligations légales : ni le salaire du mois d’avril, ni nos indemnités de licenciement ne nous ont été versés, malgré de nombreuses relances. Nous avons épuisé toutes les voies amiables. Il ne nous reste plus d’autre choix que d’agir pour obtenir justice.C’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui : pour revendiquer ce qui nous est dû. Il est temps que nos droits soient respectés, et personne ne nous fera plier », a-t-il affirmé.
Et de poursuivre : « L’inaction de l’employeur affecte non seulement nos vies personnelles et familiales, mais nuit aussi à la confiance dans le respect des droits des travailleurs en Guinée. Si nous laissons passer cela sans réagir, c’est un mauvais signal envoyé à toutes les entreprises du pays ».
De son côté, le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), par la voix de son responsable de la communication, Abdoulaye Cissé, a appelé la direction de Radio Nostalgie à régulariser la situation et a menacé d’engager des poursuites judiciaires dans les jours à venir.
« Il faut que la direction générale de Radio Nostalgie trouve une solution rapide. Sinon, nous allons intensifier nos actions. Dans les jours à venir, nous porterons plainte contre la radio. Ils ont licencié des travailleurs sans les rétablir dans leurs droits. Certains employés sont restés plus de cinq mois sans être payés. C’est une autre situation qu’il faudra régler. Nous allons convoquer les deux groupes concernés avec le SPPG afin de coordonner les actions et que tous soient rétablis dans leurs droits », a-t-il martelé.
Abdoulaye Cissé a également promis de ne pas relâcher la pression. « Tant que les travailleurs licenciés et non payés de Radio Nostalgie ne seront pas rétablis dans leurs droits, nous continuerons le combat. Le directeur général, bien que méconnu, doit agir rapidement pour régulariser la situation. J’en appelle à tous nos confrères pour les soutenir », a-t-il dit.
Présent lors du sit-in, le directeur général de Radio Nostalgie, Amadou Hamza Bah, a tenté de rassurer ces anciens travailleurs. « Il est vrai que mes confrères réclament leurs droits. Vous savez, les médias traversent une crise silencieuse depuis un moment. Radio Nostalgie a été rachetée par un nouveau propriétaire, qui est venu avec une autre politique. Pour relancer la radio, il faut des moyens, des investissements. Il a donc été jugé nécessaire, dans un premier temps, de réduire les effectifs ce que je trouve tout à fait normal. Ce licenciement a pris du temps, ce qui a retardé la régularisation. Je vous assure que je suis en train de m’occuper du dossier, et dans les heures à venir, mes collaborateurs et anciens collègues seront rétablis dans leurs droits. Ce n’est pas un problème. Chaque entité connaît des difficultés internes. Je ne trouve pas mal qu’ils manifestent devant nos locaux. Ils estiment que cela prend du retard, c’est leur droit. Je vous garantis que dans les prochaines heures, tout sera mis en ordre, avec fierté », a-t-il souligné.
Mais malgré cette promesse, Abdoulaye Cissé reste sceptique et persiste : « On ne peut pas racheter une radio à des milliards de francs guinéens et être incapable de payer les travailleurs. Ce n’est pas acceptable ».
Face à cette situation, les travailleurs licenciés de Radio Nostalgie appellent la direction à honorer ses engagements et demandent aux autorités compétentes de veiller au respect de leurs droits. « Nous ne nous arrêterons pas tant que justice ne sera pas rendue. Nous sommes solidaires. Tant que nous n’obtiendrons pas satisfaction, nous poursuivrons notre lutte. Nous demandons également le soutien de nos confrères journalistes et de la population pour que cette injustice soit réparée », a-t-il indiqué.
Balla Yombouno