Depuis l’arrestation du prédicateur de l’écriture n’ko Nanfo Ismaël Diaby, le 13 mai dernier, alors qu’il officiait la prière de l’Aïd el-Fitr en maninka, les commentaires continuent sur cette affaire qui fait grand bruit. Ce dimanche, les sages de l’écriture n’ko ont à leur tour désapprouvé l’initiative du prédicateur controversé.
L’Association des sages du n’ko de Kankan aura attendu plusieurs jours avant de réagir sur l’acte posé par Nanfo Ismaël Diaby, le jour de la fête marquant la fin du mois de ramadan. Au cours d’un point de presse qu’elle a animé ce dimanche 23 mai 2021, cette association a rappelé que le n’ko est une écriture et non une religion, soulignant ainsi que l’arabe reste la langue de prière. “Nous voulons prouver à l’opinion qu’il y a des gens qui commencent à montrer à la face du monde que tous les nkophones prient maintenant en maninka ou en n’ko. Chose qui nous a beaucoup touché. C’est une infirme partie de nous qui le fait, nous qui sommes là. Suivons les rites et la tradition le prophète Mohamed. Nous prions en arabe et accomplissons notre foi comme l’a faite le prophète [Mohamed]. Le N’ko n’est nullement une religion, c’est une écriture. Nous ne savons pas quel est prophète délégué par Dieu pour le n’ko. On ne peut pas prier en maninka, car le prophète l’a fait en arabe. Et nous on demande de suivre ses traces. Kanté Souleymane et les tenanciers [du n’ko] avaient comme pensée d’aider leurs communautés à pouvoir lire, à comprendre la religion [révélée] dans la langue du prophète. Le fondateur même demandait de suivre les pas du prophète. Prier en n’ko est une faiblesse d’esprit », a déclaré Karim Kourouma, professeur à l’université Julius Nyéréré de Kankan.
Détenu depuis son arrestation, Nanfo Ismaël Diaby sera fixé sur son sort mercredi prochain, suite au report de 24 heures de l’audience pour le délibéré de son procès qui s’est ouvert mardi dernier, 18 mai, devant le Tribunal de première instance (TPI) de Kankan.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com