Alors que l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), par la voix de son président, Cellou Dalein Diallo, a annoncé samedi dernier la reprise des manifestations de rues dès après la fin des examens scolaires nationaux, Souleymane Keita, député à l’Assemblée nationale et membre du bureau politique du RPG/Arc-en-ciel, invite le parti dirigé par l’ancien Premier ministre à revoir sa copie ; au lieu d’envisager de reprendre les marches qui se sont souvent soldées par des victimes. Il l’a fait savoir ce mardi 13 juillet 2021, au cours d’un entretien qu’il a accordé au Djely, au sortir de la conférence internationale organisée par la ministre de la Citoyenneté et de l’Unité nationale, au Palais du peuple à Conakry.
A l’entame de ses propos, Souleymane Keita a assuré que « le RPG, à priori, n’a pas de problème avec cette annonce. Car manifester est un droit constitutionnel. Et chaque citoyen, chaque formation politique, a le droit d’en faire usage ». Mais très vite, il a avancé les arguments selon lui qui font qu’aucune manifestation ne peut se tenir dans le contexte actuel. “C’est au moment où nous sommes dans un contexte de crise sanitaire qui interdit les manifestations pour préserver la santé des populations que des opposants veillent manifester. On sait que toutes ces manifestations se font souvent dans un climat de défiance totale vis-à-vis des forces de sécurité. C’est cela qu’on déplore. (…) Nous pensons qu’avec la mise en place d’un cadre de dialogue permanent sur l’ensemble des questions liées à la vie nationale, la meilleure façon de s’exprimer était de participer à ce débat et faire valoir ses arguments afin que nous puissions avancer. Car la Guinée a besoin de stabilité pour son développement. Pour nous, l’opposition – notamment Cellou Dalein Diallo – est dans une mauvaise posture. Il est important qu’il revoie sa copie parce que je peux vous garantir qu’il ne sera pas en phase avec les Guinéens avec cette démarche qu’il veut entreprendre », a assuré ce soutien du président Alpha Condé.
Pour lui, il y a deux raisons qui empêchent actuellement qu’il y aient des manifestations de rue en Guinée. « Il y a deux facteurs qui font qu’on ne peut pas manifester aujourd’hui : c’est la crise du Covid-19 et le fait qu’il y a un cadre institutionnel qui a été mis en place par le chef de l’Etat à travers le Cadre permanent de dialogue, où les partis politiques, les acteurs sociaux, même les acteurs économiques, ont la possibilité de venir exposer leurs problèmes », a-t-il rappelé.
En optant pour la reprise des manifestations, près de dix mois après la présidentielle du 18 octobre 2020, Cellou Dalein Diallo se présente comme quelqu’un qui n’aime pas la paix, estime Souleymane Keita. “Quand vous laissez le cadre institutionnel pour descendre dans les rues, ça veut dire que vous n’êtes pas un homme de paix. On a besoin de paix en Guinée. C’est le programme que nous avons et qui, aujourd’hui, porte incontestablement ses fruits », a conclu le député.
Balla Yombouno