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“Nous avons souvent des femmes qui meurent sur ce tronçon” dit le maire de Madina Wora

Située à 40 km du centre-ville de Mali, la commune rurale de Madina Wora est une localité dont les 30 000 habitants peuvent, dans les conditions normales, vivre des revenus tirés des activités agropastorales. D’autant que les ressortissants vivant en Guinée mais aussi à l’extérieur mettent régulièrement la main à la poche pour contribuer à l’essor de la bourgade. Mais tous ces efforts se heurtent malheureusement à l’obstacle qu’est l’enclave de la commune. Une situation par rapport à laquelle, Abdoulaye Diallo, le maire issu des communales du 4 février 2018, formule ici un plaidoyer en direction de toutes les bonnes volontés, l’Etat guinéen en premier.

Présentez-nous votre commune ?

La commune de Madina Wora compte 30.201 habitants, 9 districts actuellement parce que l’un de mes grands districts va dans Badougoula qui est une nouvelle création.

La commune fonctionne selon le code des collectivités en Guinée. Nous avons un conseil communal de 23 conseillers dont un bureau exécutif de 4 membres, un maire et 3 vices maires. Nous avons un programme de développement local de 4 ans dans lequel nous extrayons chaque année un plan annuel d’investissement et nous réalisons des activités prévues pour l’ensemble des populations de notre commune.

Il n’y a qu’une seule route pour venir ici même si elle passe pour aller à Touba, puis de Touba à Koundara via Termessè. Les ressources sont généralement celles agricoles et celles de l’élevage essentiellement. Ici, on produit le riz, le maïs et l’arachide essentiellement. En plus de cela, il y a les agrumes, le maraîchage.

On voit bien que la commune a un potentiel de développement non négligeable. Mais en face, vous devez certainement éprouver des difficultés pour l’exploitation d’un tel potentiel ?

Premièrement et fondamentalement, c’est l’accès, la route. Nous avons 40km pour lesquels on fait 6h en 4×4. Et les difficultés liées à ça, c’est que nous avons souvent des femmes en grossesse qui meurent sur ce tronçon dans des véhicules ou dans l’ambulance, parce que les véhicules tombent en panne ou s’embourbent, surtout actuellement et ça, c’est un problème fondamental. Les producteurs aussi sont bloqués dans l’écoulement de leurs produits avec cet enclavement.

Et comment faites-vous avec un tel enclavement ?

Nous faisons recours aux moyens locaux, particulièrement nos ressources locales, humaines, matérielles et financières (taxes d’abattage, taxes forestières, etc.) avec l’appui des ressortissants que nous saluons et remercions de passage, qui nous ont aidé il y a trois ans à refaire cette piste.  Avec l’appui aussi du préfet et des autorités à tous les niveaux des 4 communes, on a réussi à faire la piste de Gayah jusqu’ici.  Je voudrais aussi noter l’intervention de l’Etat, notre principal bailleur, à travers l’Anafic.

Quelles sont vos perspectives pour la commune ?

D’abord, nous avons espoir que le projet Agripharm va réaliser des aménagements de bas-fonds pour à peu près 200 hectares qui vont être aménagé à terme… A travers ce même projet, nous avons espoir que la route sera faite de Mali à ici. En plus, nous mobilisons nos ressources internes et nous faisons appel aux ressortissants qui nous ont fait confiance, qui nous ont aidé à réaliser beaucoup de choses dont la rénovation du collège, le bloc opératoire et beaucoup de puits avec l’appui de ces ressortissants. Donc, l’espoir est permis pour le développement de Madina Wora.

Vous parliez du bloc opératoire. Est-il fonctionnel ?

Nous avons hérité de ce projet à travers l’ancien ministre de la santé, Dr Abdourahamane Diallo qui avait demandé à ce qu’on réhabilite l’ancien centre de santé pour faire un bloc opératoire. Avec l’appui des ressortissants, nous avons investi plus de 150 millions là-bas. Aujourd’hui, nous sommes bloqués dans le cadre des équipements et du personnel pour faire fonctionner ce bloc opératoire qui rendrait un service inestimable aux populations aussi bien de Madina Wora que celles des communes voisines ; surtout pour les femmes en travail et d’autres pouvant souffrir d’autres maladies

Un appel à lancer ?

Notre appel est à l’endroit de toutes les bonnes volontés, à l’État guinéen, à toutes les autorités pour nous aider justement à équiper ce centre et à le faire fonctionner. Et nous aider à désenclaver notre commune à travers la construction de cette route-là jusqu’à la frontière pour que les productions de nos populations puissent s’écouler sans perte et pour que les femmes et les autres malades puissent bénéficier des soins de santé de première nécessité dans les meilleures conditions.

Propos recueillis par Elisabeth Zézé Guilavogui

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