Douze ans après les massacres du 28 septembre, les victimes attendent toujours l’ouverture d’un procès alors que l’instruction est terminée depuis trois ans selon le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn. Asmaou Diallo, présidente de l’association des victimes, parents et amis des massacres du 28 septembre (AVIPA) attire l’attention des nouvelles autorités.
Rencontrée ce lundi 27 septembre 2021 au siège de l’AVIPA, à Nongo, dans la commune de Ratoma, la présidente de l’Association des Victimes Parents et Amis des massacres du 28 septembre espère qu’avec les nouvelles autorités la lumière sera faite sur ces événements tragiques du 28 septembre 2009. « On a demandé justice, depuis 2017, l’instruction a été clôturée. Rien ne pouvait empêcher la tenue du procès, malheureusement, ça n’a pas vu le jour. Aujourd’hui encore, il y a une junte qui est au pouvoir parce que le régime n’a pas voulu trancher les choses, maintenant il y a une autre transition qui va se mettre en place (…). Je pense que ça va être différent désormais».
Depuis la prise du pouvoir par le CNRD, des prisonniers politiques ont été libérés, des exilés politiques continuent de rentrer au bercail sauf que parmi ces exilés, il est fort probable que Moussa Dadis Camara, l’homme qui dirigeait le pays à l’époque, y figure. À ce propos, Asmaou Diallo invite la junte au pouvoir à faciliter le retour de l’ancien président du CNDD. « Nous tenons à ce que ceux qui sont inculpés dans le dossier soient présents au moment du procès » a-t-elle lancé. Toutefois, la présidente de l’AVIPA prévient les militaires au pouvoir : « Depuis qu’ils ont pris le pouvoir, ils ne parlent que de la justice. C’est sûr qu’ils ne vont pas faire d’erreur parce que si toutefois ils arrivent à mettre Dadis à l’écart dans cette affaire, ça voudrait dire qu’ils ont échoué ».
Le 28 septembre 2009 au stade du même nom, une manifestation organisée par les forces vives de la nation avait été réprimée dans le sang par la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara. Au moins 150 personnes avaient perdu la vie, des nombreuses femmes violées selon l’Organisation des Nations Unies.
Aliou Nasterlin