Les Assises nationales lancées le 22 mars dernier par le colonel Mamadi Doumbouya ont pour vocation de toucher tous les Guinéens et tous les secteurs. C’est en tout cas la compréhension qu’en a la ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables. Aïcha Nanette Conté a ainsi lancé ce vendredi 22 avril dans l’enceinte du centre médico-social Jean-Paul II de Taouyah, dans la commune de Ratoma, les Assises nationales dans son département et par extension, à tout le secteur social que couvre ce dernier. L’initiative appréciée par le personnel du ministère et les partenaires sociaux, a regroupé les principaux responsables du département autour de la ministre.
Alors que des missions sont déployées dans toutes les localités du pays et dans les représentations diplomatiques de la Guinée à l’extérieur, la ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des personnes vulnérables a estimé que cela ne dispense pas les départements ministériels de tenir les Assises nationales en leur sein. Autrement, selon Aïcha Nanette Conté, ce serait un « manquement à la réussite de ces assises ». Et c’est pour éviter un tel manquement que, dit-elle : « avec mon cabinet, nous avons organisé ces assises-là au sein de mon département ».
Au-delà d’une formalité, elle pense qu’il y a des motifs authentiques de la tenue des Assises au sein des départements ministériels. Des motifs qui vont jusqu’à toucher à l’efficacité des ministères en rapport avec les missions qui leur sont assignées et les objectifs qui leur sont fixés. « Nous sommes ceux et celles qui abandonnons nos familles pour venir travailler ensemble pendant 8 heures, voire même parfois jusqu’à 12 heures dans nos bureaux. Passer autant d’heures avec son prochain, cela ne peut pas se faire sans qu’il n’y ait des frustrations et des écorchures. Et c’est ce pourquoi il faut que l’on se parle aussi au sein des départements. Parce que ces frustrations font que nous ne pouvons pas avoir les résultats escomptés, ni atteindre les objectifs, explique-t-elle à ce sujet. Partisane de la pédagogie par l’exemple, la ministre de la Promotion féminine a indiqué que les Assises sont notamment l’occasion pour elle de s’excuser auprès des cadres qu’elle aurait pu frustrer sans nécessairement s’en rendre compte. « J’ai dû vous frustrer pour x ou y raison, je suis désolée », a-t-elle ainsi lancé. Admettre ses erreurs et s’excuser renvoient à la valeur de l’humilité qu’elle recommande à tous ses collaborateurs.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que sa démarche a reçu un accueil favorable de la part aussi bien des cadres du département que des organisations de la société civile qui ont participé à la cérémonie de lancement. Ainsi, Bakary Mansaré, le secrétaire général de l’Union guinéenne des aveugles et malvoyants (UGAM) trouve que « l’initiative de ces assises nationales est une bonne chose. D’autant qu’elle permettra aux partenaires que nous sommes de remonter nos ressentis et nos frustrations, afin qu’on en tienne compte ». Il trouve même que le cadre qu’offrent les Assises nationales est une opportunité inespérée pour les personnes handicapées comme lui. « Ces assises nationales intéressent en particulier les personnes porteuses de handicap, eu égard à toutes les formes de discriminations et de frustrations dont nous sommes victimes. Donc, ces assises sont une opportunité pour que nos aspirations soient prises en compte », souligne en effet M. Mansaré.
Pour autant, au-delà de la rencontre d’hier et de celles qui vont suivre les jours prochains, il dit s’attendre à des actes probants de la part de l’Etat, à la suite de ces Assises. « Il ne s’agit simplement de faire des rapports sans lendemain. Il faudrait qu’à la suite de ces assises-là, l’Etat soit capable de poser des actes concrets qui soient à la hauteur des résultats auxquels on s’attend », met-il en garde.
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