La Communauté Bémakissia arrive au constat du risque de disparition qui plane sur sa culture identitaire. Et ne voulant pas se résoudre à cette perspective, elle veut s’attaquer au défi de front et sans tarder. D’où la tenue ce samedi 14 mai 2022 à Sanoyah-km36 d’une rencontre autour de la problématique.
Si la cérémonie a été initiée par la première vice-présidente du Conseil national de Transition, c’est à Louis Yombouno, premier vice-maire de la commune rurale de Manéah qu’il est revenu de planter le décor de la rencontre. « Cette rencontre culturelle vise à sauver et à protéger la culture kissienne qui est aujourd’hui en perte de vitesse, dû aux emprunts des autres cultures et à l’abandon de la nôtre », dit-il.
Précisant son idée, il poursuit : « Les coutumes sont aujourd’hui délaissées au profit des autres coutumes. Nos enfants, nos frères, nos sœurs ont honte de leur langue et de leurs coutumes ». Or, soutient-il : « Sachant que la langue est un déterminant de l’intégration sociale au sein d’une communauté et représente l’un des piliers constitutifs d’une culture, la communauté Kissi a donc intérêt à enseigner la langue et les coutumes aux nouvelles générations, au risque de leur disparition d’après les résultats des études menées par les sociologues ».
Invitant son auditoire à se réapproprier ses coutumes et mœurs, Louis Yombouno se voulant pragmatique donne l’exemple du mariage, du baptême du nouveau-né et même des sacrifices dont célébration est soutenue par des danses folkloriques, les théâtres et récitals.
Jean-Baptiste Tounkara, président de l’Association pour le développement de la préfecture de Kissidougou, par ailleurs membre du Haut-conseil de Bémakissi, pour sa part, estime que rien n’est encore tard. « La culture kissie est à valoriser, à promouvoir, à développer et à amplifier. La culture kissie qui est l’expression de l’âme de la communauté kissie qui va être le firmament des activités de Bémakissia », préconise ce dernier.
M. Tounkara évoque à l’appui, un plan de développement culturel qui devrait être déployé par en relation avec l’ONG Makona.
De son côté, Hadja Maimouna Yombouno première vice-présidente du CNT a émis le souhait que les enfants kissi nés dans la capitale guinéenne soient initiés à la culture de leur communauté. « Il est donc important de les faire ressourcer afin qu’ils connaissent notre culture »
La cérémonie a pris fin par la prestation des artistes de la communauté et la danse traditionnelle kissie
Balla Yombouno