En déplacement dans la préfecture de Kindia (Basse-Guinée) située à environ 130 kilomètres de la capitale Conakry, le chef de la junte militaire Colonel Mamadi Doumbouya accompagné d’un impressionnant contingent militaire a présidé le conseil des ministres de la dernière étape de l’immersion gouvernementale dans le pays profond. Une visite mise à profit par le chef de la junte guinéenne pour rendre visite aux garnisons militaires de la préfecture de Kindia et réaffirmer son soutien à la République du Mali pays au côté duquel la Guinée est engagée militairement dans la lutte contre le terrorisme.
Lunettes noires, treillis militaires c’est ainsi que le Colonel Doumbouya s’est présenté devant ses frères d’arme du côté de Kindia.
Le panafricanisme se réveille en Mamadi Doumbouya
Alors que les relations entre le Mali et ses partenaires : la France, le G5 Sahel devenu désormais G4 avec le retrait du Mali de l’organisation sont glaciales, et fâché avec la CEDEAO, le colonel Mamadi Doumbouya ne compte pas abandonné son ami putschiste du Mali. Aucun retrait des soldats guinéens engagés dans la lutte contre le terrorisme n’est envisagé à se jour. Par contre, la Guinée sera toujours au côté du Mali. « Je voudrais dire à ceux qui sont en MCO (mise en condition opérationnelle) pour la mission au Mali de se concentrer, de se préparer et aussi d’être prêt à défendre le Mali, d’être prêt à continuer sur la trace de nos ainés qui est le panafricanisme et assumer aussi ce panafricanisme là. Notre position avec le Mali nous l’assumons et parce que le Mali c’est un pays frère. Nous sommes depuis le début de la crise au Mali nous allons rester jusqu’à la fin de la crise pour aider nos frères maliens », a dit Colonel Mamadi Doumbouya.
Renforcement des effectifs au Mali
Le dernier déploiement de troupes guinéennes dans le cadre de l’appui de la coopération militaire au niveau de la MINUSMA remonte en 2021 avec le Groupe GanGan 7. Colonel Mamadi Doumbouya rappelle à la troupe : « Nous avons des frères qui sont aujourd’hui à Kidal, certains parmi vous ont déjà été d’autres vont y aller pour les relever. Il faut toujours être prêt à se battre pour le Mali comme on le fait pour d’autres pays ».
Le Mali et la Guinée, deux poumons dans un même corps
Ce qui est sûr, l’appui des autorités guinéennes à la transition malienne ne fait pas défaut elle se matérialise également sur le plan économique.
Le Mali sous sanctions de la CEDEAO, dans l’impossibilité de faire des échanges commerciaux avec certains pays de la sous-région ouest africaine passe par le port de Conakry pour ses exportations et importations. Car le pouvoir de Conakry lui-même sous sanctions a décidé de ne pas appliquer les sanctions contre le Mali.
Récemment, avec la crise Ukrainienne la République de Mali faisait face à une pénurie de carburant. Avec les sanctions affligées au Mali, pour éviter de justesse cette crise, le gouvernement de Assimi Goita s’est tourné vers la Guinée. A cet effet 4 millions de litres de gasoil soit 52 citernes ont été réceptionnés le 12 mai 2022 sur le territoire malien.
Par ailleurs, le président de la transition malienne Assimi Goita après avoir fixé la durée à 4 ans et rejetée par la CEDEAO est revenu a de meilleurs sentiments avec une durée de 24 mois soit 2 ans. Cependant, en Guinée les autorités de la transition veulent rester au pouvoir pour 36 mois une proposition rejetée déjà par les chefs de la CEDEAO qui demandent un délai raisonnable et consensuel.
La Guinée dispose encore de deux semaines (jusqu’au début du mois de juillet) pour fournir un calendrier de la transition, à défaut de subir des sanctions des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
N’Famoussa Siby