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GUINEE : le Forum des forces sociales dresse un bilan « décevant » de la Transition

Le Forum des forces sociales vient de sonner l’alerte. Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée ce mercredi 18 janvier 2023 à la Maison de la presse, sise à la Minière, les acteurs de la société de la civile réunis autour de ce forum, ont dénoncé plusieurs actions du CNRD avant de proposer un document composé de 13 recommandations aux autorités de la transition.

Pour le forum des Forces sociales (FFS), la transition en cours est « sans consensus réel » et caractérisée surtout par « des violations des lois et des droits » avec de potentiels risques sur la stabilité politique, économique et sociale du pays. D’où la nécessité, selon le Forum, de la réorientation de la trajectoire. La Transition serait si mal embarquée que même le Burkina Faso, qui a enregistré deux coups d’Etat en moins d’un an et confronté au terrorisme islamiste « parvient aussi vite que possible à donner une orientation à sa transition ».  A l’inverse, selon Abdoul Sacko, la Guinée se caractérise par le fait qu’à « chaque fois que l’espoir est suscité, il en sort une déception ».

Mais les membres du Forum des forces spéciales (FFS) croient que rien n’est encore tard. On peut encore rectifier le tir. C’est pourquoi ils ont mis l’occasion à profit pour mettre à disposition un document-diagnostic de la Transition, pour selon eux, permettre à la fois aux citoyens et aux partenaires du pays de « bien comprendre la situation dans laquelle le peuple de Guinée se trouve à l’effet de prendre des décisions qui peuvent faire bouger la Guinée », dit Abdoul Sacko.

Il résulte du bilan établi par le Forum des forces sociales que la moisson est en déca des attentes, dans plusieurs domaines et que si la dynamique actuelle se poursuit, selon Ibrahima Balaya Diallo « le pays pourrait être encore catalogué comme État instable juridiquement et même économiquement, ainsi le gouvernement qui succédera au CNRD et le contribuable guinéen vont donc avoir à payer pour les errements actuels ».

Pour autant le Forum ne se limite pas au constat. Il assortit son document-diagnostic de recommandations pouvant aider à sortir du brouillard. Ces recommandations sont entre autres :

  • La capitalisation des acquis de l’essai de dialogue inter guinéen tenu du 24 novembre au 21 décembre 2022 avec certains acteurs sociopolitiques du pays, comme un pas ayant permis de mettre en évidence 2 catégories de Guinéens, à savoir : (i) une partie en accord sur la conduite de la transition composée du CNRD et certains acteurs sociopolitiques et (ii) une deuxième partie composée des partis politiques auxquels la grande majorité des Guinéens ont accordé leurs suffrages depuis une décennie avec plusieurs organisations de la société civile et le mouvement syndical ;
  • L’organisation rapide, au sens des recommandations du dernier sommet de la CEDEAO, d’un dialogue entre des représentants des 2 parties mises en évidence dans la recommandation précédente ;
  • Que les 2 parties conviennent en amont du mode de médiation/facilitation y compris les personnes qui conduiront le processus de dialogue en qualité de facilitateurs ;
  • Le respect strict des dispositions de la charte, des lois de la République prorogées par l’ordonnance N°001 /2021 du 16 Septembre 2021 et les conventions/traités ratifiés par la Guinée, tout en tirant de façon juste toutes les conséquences de droit des violations de ces différentes lois et conventions ;
  • La séparation systématique de la question du fichier électoral du recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC), afin de procéder à la révision intégrale (passage de tout le monde devant les CAERLE) du fichier électoral établi en 2020 sous la supervision de l’OIF et la CEDEAO sur la base des recommandations de l’OIF, l’UE et les NU en 2018, ayant fait l’objet d’un large consensus au sein de la classe politique avec le soutien de l’ensemble des organisations de la société civile intervenant sur les questions électorales ;
  • Le transfert de l’organisation de toutes les élections à un OGE consensuel indépendant, utilisant l’expertise des Nations unies, de l’OIF et des autres partenaires techniques et financiers, compte tenu du manque de légitimité du gouvernement de la transition et la crise de confiance profonde entre l’administration publique et les acteurs parties aux élections.

Aliou Nasta 

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