Dans le procès des présumés auteurs du massacre du 28 septembre 2009 qui se tient devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, on vient de boucler une première étape importante. Celle de la comparution des accusés. Cette phase s’est achevée hier lundi 13 février avec l’interrogatoire de Paul Mansa Guilavogui. Désormais, c’est aux victimes de se présenter devant la barre pour leurs dépositions.
Les avocats des parties civiles souhaitaient que le début de la comparution des victimes soit renvoyé à la semaine prochaine. Le temps pour eux de préparer psychologiquement certaines d’entre elles. Par ailleurs, ils plaidaient pour que ces victimes témoignent à huis clos. Mais le tribunal n’ayant pas accédé à la première requête, c’est ce mardi matin que le défilé des victimes commencera devant la barre. Quant au huis clos sollicité, cela se fera certainement au cas par cas. « Pour ce matin, il y a des volontaires qui sont disposés à témoigner à visage découvert. Mais on continuera à se battre pour d’autres puissent comparaître à huis clos », assure Me Amadou DS Bah, un des avocats des parties civiles. D’ores et déjà, pour ce qui est des victimes des Violences basées sur le genre (VBG), la question de ne pose même pas. « Il faudra faire en sorte qu’elles ne soient pas reconnues dans la rue », justifie l’avocat.
Cette seconde phase devrait aider à se faire une meilleure idée de ce qui s’est passé dans l’enceinte du stade du 28 septembre, il y a de cela 13 ans, quand les bérets rouges de la garde présidentielle de la junte de Moussa Dadis Camara, ont investi le stade de Conakry pour tirer sur des manifestants non armés qui s’y étaient réunis et violer au moins une centaine de femmes. En effet, vu que les onze accusés qui se sont relayés devant le tribunal depuis le 28 septembre dernier, ont systématiquement rejeté les faits mis à leur charge, l’opinion demeure encore dans le doute et la confusion quant au rôle et responsabilité que les uns et les autres y ont joué. On aura juste retenu que la bataille se jouera essentiellement entre le capitaine Moussa Dadis Camara, l’ancien président de la junte, et son ancien aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba.
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