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GABON : peut-on croire en la bonne foi d’Ali Bongo ?

Après l’avoir annoncé à l’occasion de son discours de nouvel an, le président gabonais a lui-même ouvert ce lundi 13 février, le dialogue politique tant réclamé, en prélude à l’organisation en cette année 2023, des élections présidentielle, législatives et locales. Les acteurs politiques de l’opposition en particulier n’ont eu de cesse d’appeler à cette concertation en vue d’une définition consensuelle des paramètres devant guider l’organisation de ces scrutins. Pour les opposants, l’enjeu est de réduire le risque de triche, alors que le pays dans son ensemble souhaite surtout de ne pas revivre des lendemains électoraux identiques à ceux de 2016. Pour l’heure, Ali Bongo Ondimba dit donc oui au dialogue entre la mouvance présidentielle et l’opposition. Il gratifie la classe politique même d’un petit bonus, avec l’annonce de la réduction de la durée des mandats à 5 ans. Faut-il pour autant parier sur un dialogue réussi ? Mieux encore, doit-on nécessairement s’attendre à ce que les scrutins prévus cette année soient libres, transparents et crédibles ? C’est sans doute trop tôt pour répondre à ces questions.

Déficit de confiance

D’ores et déjà, il importe de noter que le dialogue politique qui s’est ouvert hier lundi est révélateur du déficit de confiance entre les acteurs politiques gabonais. Cette concertation illustre également le peu de confiance que les acteurs gabonais dans leur ensemble placent dans les institutions de leur pays. Les échanges qui vont durer 10 jours portent en effet sur des questions à priori réglées par les lois du pays que les institutions sont censées appliquer. Les discussions vont sans doute porter sur notamment la révision des listes électorales, le convoyage des urnes, le comptage des votes ou encore la centralisation des résultats. Sur chacun de ces thèmes, points essentiels de l’organisation des futures élections, les acteurs politiques de la mouvance et de l’opposition sont censées s’accorder sur quelque chose. En somme, on est à la recherche d’un consensus autour de l’organisation des scrutins. Il est vrai qu’à priori, c’est là un moyen qui devrait aider à réduire les risques d’incompréhension et de conflit entre les différents bords. Et l’on peut se féliciter de la présence de l’ensemble des acteurs que le pays compte à la rencontre inaugurale d’hier.

La réélection d’Ali Bongo : variable dominante

Mais il importe de souligner qu’entre les nobles intentions couchées sur papier et leur matérialisation sur le terrain, il peut y avoir l’Ogooué. C’est même un des problèmes auxquels on doit pouvoir remédier en Afrique. Le respect des engagements. Dans le cas du Gabon, on peut à première vue penser que le président, tel qu’il se présente aujourd’hui, est de bonne foi. D’autant qu’avec son annonce de la réduction de la durée des mandats électifs à 5 ans, il joue un peu au désintéressé. Sauf qu’il ne pousse pas logique jusqu’au bout. Car il aurait fallu également rajouter que le nombre de mandats est également limité. Mais cela, il ne l’a pas fait encore. Mais indépendamment de cela, Ali Bongo et les siens ne se conformeront à loi et aux principes de transparence des élections qu’à une seule condition : être assuré qu’il l’emporterait. S’il entrevoit le moindre risque d’échouer, aucun accord ne l’arrêtera. Parce que son maintien à la tête du pays, c’est la finalité ultime pour lui. C’est la variable dominante. La paix et la stabilité du pays passent au second plan, par rapport à cet enjeu principal.

Dialoguer et attendre

Alors, on peut dialoguer autant qu’on veut. Opposition et pouvoir peuvent s’entendre sur les meilleurs accords qui puissent exister. Quant à eux, ces accords peuvent être garantis et cautionnés par les évêques et imams les plus respectés qui soient. A la veille des élections, tout cela ne dépendra que d’une chose : la chance qu’Ali Bongo Ondimba a de gagner le scrutin ou pas. Bref, qu’ils dialoguent et attendent !

Boubacar Sanso Barry

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