L’école guinéenne demeure caractérisée de fortes disparités notamment entre la capitale guinéenne et ses environs qui concentrent l’essentiel des établissements privés les plus côtés et le reste du pays. Ces clivages ressortent clairement à travers les résultats du baccalauréat de cette année. Si par rapport à l’année passée, la proportion d’admis a été triplée, en passant de 9 à 27 %, il y a que cette amélioration est inégalement répartie sur l’ensemble du pays. Ainsi, à Kankan, près de 90 % des candidats ont échoué. Encadreurs et parents en sont très tristes, même si la ville a de quoi être le 2ème de la république en Sciences sociales qui vient de là. Mais c’est là une maigre consolation.
Sur un total de 5522 candidats, toutes options confondues ayant composé, seuls 667 ont gagné leur droit de faire l’université l’année prochaine. Et du côté des filles, l’échec est encore plus cuisant. Sur total de 1580 candidates, seules 109 ont été déclarées admises, soit un taux de réussir inférieur à 7 %. « La ville de Kankan ne mérite pas ça », lache le DPE, dépité.
Le naufrage est d’une telle ampleur que les lycées privés qui avaient l’habitude de sortir la tête de l’eau et même d’offrir des lauréats en sont tout autant affectés.
Pourtant, comme le dit si bien le ministre de l’Enseignement pré-universitaire, les élèves avaient pris conscience de la difficulté qu’ils auraient à tricher. En raison de la rigueur imprimée à la session 2022 des examens avec la saisie de 274 téléphones par les élèves, beaucoup ont jugé utile de ne pas tenter le diable cette année. Cette année, on n’a dénombré que 14 téléphones saisis. Cela, le DPE s’en est réjoui au moins.
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com