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Kankan : religieux et communicateurs traditionnels débattent des défis de l’épanouissement de la femme

Après la région de Labé, c’est au tour de la région de Kankan d’accueillir la vingtaine de religieux musulmans, chrétiens et communicateurs traditionnels des cinq préfectures de Kankan. Ils sont réunis pour un partage d’expérience sur le recueil des textes religieux élaborés à la rencontre de Kindia en juin 2023. L’initiative est du ministère du Plan et de la Coopération internationale grâce au financement de la Banque mondiale, à travers le projet SWEDD et l’appui technique de l’UNFPA.

Cette série d’ateliers va permettre d’outiller ces leaders en connaissances liées au regard de la religion face à certaines pratiques subies par les femmes. Et c’est en vue d’une meilleure sensibilisation pour promouvoir la scolarisation des jeunes filles et de la lutte contre les pratiques néfastes. En représentant le coordonnateur national du projet SWEDD à cette rencontre, Mafering Camara, Responsable communication dudit projet décline les objectifs de l’organisation de la série d’atelier :  « Ces ateliers s’inscrivent dans le cadre d’une restitution au niveau régional des travaux de Kindia , qui ont porté sur le partage d’expériences entre les leaders religieux guinéens et ceux de la Mauritanie, du Benin, du Niger, du Mali et de la Côte d’Ivoire, sur les pratiques néfastes faites aux femmes et la promotion du maintien des filles à l’école. Nous savons tous le rôle dévolu à nos leaders religieux et l’influence qu’ils ont sur nos communautés. Donc, ils peuvent mieux véhiculer nos messages à travers les prêches, les homélies et dans les cérémonies populaires afin de contribuer au changement social et comportemental », indique-t-elle.

Les autorités de la région de Kankan saluent l’initiative du projet SWEDD. Elles sont d’ailleurs prêtes et engagées à accompagner cette action des partenaires de l’État. « L’autonomisation des femmes et le maintien de la jeune fille à l’école préoccupent les autorités régionales. Le taux de déperdition scolaire est trop élevé dans notre région et tout acte se plaçant dans la lutte contre ces fléaux nous ravit. On veut voir nos filles commencer le primaire, finir les études et avoir du travail pour contribuer au développement de notre pays », soutient l’inspecteur régional du plan, Mamadou Samba Bah.

Abbé Joseph et Elhadj Boundiamine Traoré respectivement prêtre et imam ont pris part à la rencontre de Kankan. Tous promettent de transmettre ces messages à leurs fidèles. « L’islam n’a pas interdit à une femme de travailler, d’étudier et d’être autonome. Aucun texte coranique ne le dit bien que beaucoup de nos amis avancent ces thèses. Notre père Adam et sa femme Hawa ont travaillé et pourquoi pas nos femmes. L’islam est clair. On dit des choses de l’Islam mais qui ne sont pas vraies et cela parce que nous faisons moins de recherches », confie l’imam. De son côté, le pasteur Joseph précise : « La Bible est pour le bien-être de la vie humaine, car la vie est sacrée. Nous allons chercher à convaincre nos parents afin qu’ils abandonnent les mauvaises pratiques, sans oublier la promotion de la scolarisation de la jeune fille ».

Autour de la table de discussion, on parle du bien-être de la femme mais aussi du développement de la Guinée. Le ministère du Plan et de la Coopération internationale attache particulièrement du prix à ces ateliers, assure, pour sa part, le Directeur national des populations et du développement de ce département. « Cet atelier est une priorité du gouvernement car il parle du développement, qu’il soit social ou économique. Quand on parle de développement, c’est bien sûr la santé, l’éducation et autres secteurs de développement », souligne Abdoulaye Sanoh.

Ces ateliers étaient ponctués des travaux de groupes fondés sur le partage d’expérience des uns et des autres, les progrès réalisés dans certaines localités sur l’éradication de ces pratiques néfastes. Le cas de la préfecture de Lélouma, dans la région de Labé, a été notamment cité en exemple. En effet, dans cette ville, toute célébration de mariage à la mosquée est conditionnée à la présentation de l’extrait de naissance de la fille. Au cas où elle n’atteint pas la maturité, ceci entraine avec effet immédiat l’annulation du mariage. Par ailleurs, à Tougué, une autre préfecture de la même région, un leader religieux a contribué à la dénonciation et à l’arrestation d’un adulte qui a violé une petite fille. Des exemples concrets qui symbolisent une lueur d’espoir quant à l’atteinte des objectifs visés par le projet.

La région de Faranah constitue la dernière étape de cette tournée régionale de restitution du recueil des textes religieux aux leaders musulmans, chrétiens et communicateurs traditionnels.

Michel Yaradouno

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