Comme l’an dernier, les autorités de la transition interdisent l’organisation de spectacles sur les plages du pays. Une décision que dénoncent les gestionnaires de ces espaces qui misaient dessus pour engranger des recettes supplémentaires.
Ce vendredi 16 décembre, en se rendant à la plage de Rogbané, au quartier Taouyah, dans la commune de Ratoma, c’est un administrateur dépité qu’un de nos journalistes a trouvé sur place. Contraint de se soumettre à la décision du gouvernorat de la ville de Conakry, Roland Camara estime qu’on aurait trouvé s’y prendre autrement. Les risques de dégâts étant le prétexte mis en avant pour justifier la décision d’interdiction, il pense qu’on aurait pu envisager d’autres mesures tendant à limiter ces risques. « C’est vrai que cette décision pénalise nos activités. Mais ce n’est pas une surprise, je m’y attendais, puisque ça n’a pas commencé cette année. Même si on aurait espéré quelque chose de moins radical. Hélas. Nous allons nous y plier, même ça va négativement impacter nos activités », réagit-il.
Pourtant, ces dernières semaines, Roland et ses équipes avaient entrepris un certain nombre de mesures susceptibles de rendre attractive la plage. « Nous avions, de notre côté, entrepris des actions depuis plusieurs jours pour attirer plus de personnes. L’assainissement est entamé depuis des semaines avec nos partenaires comme Enabel. La mairie de Ratoma aussi s’est impliquée pour nous faciliter la tâche. Bref, nous faisions le maximum pour attirer la clientèle. Bon, nous allons nous en tenir à la décision des autorités, même si elle ne fait pas notre affaire du tout », insiste-t-il.
Au-delà de la décision, Roland déplore plutôt l’absence de concertation en pareille circonstance. « Nous suggérons à la gouverneure de Conakry, en pareil circonstances, d’inviter tous les gestionnaires de plages pour les écouter, pour trouver une solution. Personnellement, je ne m’étais pas engagé dans des dépenses, puisqu’on savait déjà que ça pouvait arriver à tout moment. Mais d’autres quand même s’étaient investis dans ce sens. Malheureusement, tout cet investissement est parti dans l’air. Donc, les autorités doivent éviter cela », recommande Roland.
Kannie Camara, gérante, abonde dans le même. Elle estime en particulier que c’est une grosse opportunité d’affaires dont les gestionnaires de plages sont ainsi privés. « C’est le mois que nous attendons le plus dans l’année. C’est celui durant lequel nous faisons le plus de recettes, que nous accueillons le plus de clients dont des étrangers. Il est vrai que cette interdiction va nous être très coûteuse. Donc, les autorités doivent revoir cela et faire en sorte que nos efforts tombent à l’eau », sollicite-t-elle également.
Aliou Maci Diallo pour LeDjely.com