Suite à l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 décembre 2023, le gouvernement a pris des mesures au nombre desquelles, la fermeture des stations d’essence dans tout le pays. Une mesure que les autorités expliquent par la nécessité d’éviter la spéculation. Mais le résultat escompté n’est guère au rendez-vous. Tout au contraire…
Depuis l’annonce décision, le prix du litre de carburant proposé par le marché noir, a doublé voire triplé, selon les zones d’ici et des villes de l’intérieur. Conséquence, le coût du transport, lui aussi, a explosé.
Depuis hier soir, le tronçon Sonfonia-Kipé qui était à 12.500 GNF avec les motos tricycles, est passé à 20.000 francs. Pour les motos-taxi, il faut débourser jusqu’à 40.000 GNF sur le même trajet. De fait, sur ces motos, le tronçon qui coûtait 2000 GNF est passé au double.
En raison de cette évolution, mêmes ceux qui auraient aimé se rendre à leurs bureaux y rénoncent « Je devais me rendre depuis plusieurs heures à mon lieu de travail à Kipé mais franchement avec le coût élevé du transport je suis obligé de retourner. Je ne peux pas payer plus de 50.000Fg pour partir et revenir chez moi », a expliqué Mouctar Baldé.
Les conducteurs, quant à eux, indexent la hausse vertigineuse du prix du carburant. Assis tranquillement sur son tricycle, casquette vissée sur la tête et les yeux cachés derrière des lunettes de soleil, Alpha Oumar Bah se justifie : « On ne peut pas aller chercher du carburant à 25.000 GNF et même à 30.000 GNF et continuer à percevoir 2 500 GNF sur le tronçon. D’ailleurs, il faut dire qu’il n’est même pas facile d’avoir du carburant sur le marché noir ».
Dans un communiqué rendu public dans la soirée du lundi 18 décembre 2023, le gouvernement a pourtant prolongé la fermeture des stations. Et pour l’heure, les mises en garde contre les spéculateurs ne fonctionnent pas.
N’Famoussa Siby