Récemment en séjour à Labé pour le lancement du tournoi doté du trophée Général Mamadi Doumbouya, le ministre de la Jeunesse et des Sports y a tenu des propos qui font réagir au sein de la classe politique guinéenne. En substance, Kéamou Bogola Haba a dit qe ceux qui ne soutiendraient et ne travailleraient pas avec le CNRD n’auraient d’autre choix que de « quitter la Guinée ».
Cette sortie, Cellou Baldé, responsable de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) la juge dangereuse. « Ce sont des propos très dangereux, des propos irresponsables venant de la part d’un ministre de la République qui menace les Guinéens, parce que pour moi c’est une menace. Il est allé menacer les populations de Labé, les populations de la région, parce qu’il sait pertinemment que ce sont des populations qui ont une forte conviction démocratique, des populations qui se battent pendant longtemps pour l’instauration d’une véritable démocratie et d’un véritable état de droit dans notre pays », dénonce-t-il.
Au ministre, Cellou Baldé répond du tic au tac : « Nous, nous ne quitterons pas la Guinée. S’ils nous menacent, si nous ne sommes pas en phase avec la violation des droits de l’homme, avec le déni de la démocratie, avec la volonté de la junte de garder le pouvoir, contrairement aux règles et principes démocratiques, contrairement aux engagements pris par le général du corps d’armée, Mamadi Doumbouya, le 5 septembre, contrairement aux engagements mentionnés dans la charte de la transition… je crois qu’il est en train de se tromper. Cela ne peut pas intimider les acteurs politiques que nous sommes, cela ne peut pas intimider le peuple de Guinée. Nous ne sommes pas en 2009 dans ce pays-là ».
A Labé, bastion de l’UFDG, le parti de Cellou Dalein Diallo, cette déclaration de Bogola Haba est perçue comme une attaque directe. Cellou Baldé y voit notamment une intimidation. « Ça peut s’apparenter à cela. C’est une manière de faire croire aux populations de la région que tout compte fait, le CNRD va rester là encore pendant 15 ans, parce qu’il parle de 2040. C’est une manière de dire aux populations qu’il n’y aura pas d’élection dans ce pays et que même s’il y avait ‘’élections’’, ce ne seront pas des élections libres et transparentes, des élections démocratiques. Donc, qu’ils sachent que cela ne peut pas intimider les populations de la région », souligne-t-il.
N’Famoussa Siby