Au port artisanal de Kamsar, dans la préfecture de Boké, les pêcheurs artisanaux et les femmes vendeuses de poissons rencontrent des difficultés dans la pratique de leur activité. Les femmes vendeuses de poissons, elles ne disposent pas de frigos pour conserver leur produit de mer. Quant aux pêcheurs, ils font face aux bateaux qui transportent la bauxite en haute mer, qui détruisent les filets et polluent l’eau. Notre correspondant basé dans la localité a visité le port Nènè de Kamsar. Les personnes concernées sollicitent l’aide des autorités.
Située à 55 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Boké, la sous-préfecture de Kamsar est une zone connue pour ses activités minières. Mais à côté de cette exploitation minière, la pêche reste encore une activité de choix de la population. Mais toutefois , des difficultés sont nombreuses et les moyens ne sont pas à la portée des pêcheurs.
« Parfois, nous ne gagnons pas de clients, les prix ne sont pas fixes ici. Par exemple, actuellement, nous avons beaucoup de poisson, nous n’avons pas où garder, nous sommes obligés de les étaler au soleil avant l’arrivée des clients ; les poissons sont déjà pourris. Que les responsables nous aident à avoir des lieux de conservation », a déploré Safiatou Bangoura, mareyeuse au port Nènè.
Un autre défi est la présence de navires miniers dans les eaux qui détruisent les filets. Plusieurs fois, Mohamed Soumah, qui travaille comme pécheur au port Néné, a été la cible de ce phénomène.
« C’est les bateaux qui transportent la bauxite-là qui nous fatiguent, nous n’osons plus aller vers là où ils sont. Quand on lance nos filets, ils détruisent ; quand vous parlez, ils s’attaquent à vous. Ils polluent l’eau aussi », explique-t-il.
Par ailleurs, ces pêcheurs sont confrontés à la mauvaise qualité des filets de pêche octroyés par l’État qui, selon El Hadj Morlaye Foté Soumah, le responsable du port de pêche port Nene de Kamsar, seraient de mauvaise qualité. « L’autre chose qui nous fatigue ici, c’est les filets commandés par l’État : ces filets ne sont pas bons du tout, en tant que ceux de Conakry ne vont pas utiliser ça, nous aussi nous allons utiliser. D’ailleurs, on ne les utilise même pas », a-t-il fait savoir.
D’après de nombreux experts, l’État devrait revoir et réguler la cohabitation entre les pêcheurs artisanaux et les navires miniers afin d’assurer la durabilité et la protection de la pêche dans cette région.
Mamadou Bah, depuis Boké