Située à 45 km de N’Zérékoré, la commune rurale de Gouécké fait face à d’importants défis en matière d’infrastructures et de sécurité. Insécurité croissante, manque de routes et de services de base, violences faites aux femmes… Autant de problématiques qui préoccupent les habitants, en particulier les femmes. Lors d’un entretien avec notre correspondant, la présidente des femmes et le président de la délégation spéciale ont lancé un appel pressant aux autorités pour une prise en charge urgente de ces préoccupations.
Profitant de cette occasion, la présidente des femmes a tout d’abord salué les efforts du gouvernement en faveur de leur commune. Elle a ensuite lancé un appel à l’aide pour améliorer les conditions de vie des femmes de la sous-préfecture.
« Nous demandons de l’aide pour que les femmes puissent vivre dans de meilleures conditions et que leurs souffrances diminuent. Ici, nous sommes en insécurité totale. L’année dernière, deux femmes ont été tuées après avoir été violées. Cette année, trois de nos enfants ont été agressés à plusieurs reprises. L’insécurité règne à Gouécké. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide », a-t-elle dénoncé avec indignation.
Par ailleurs, Marie Agnès Lama a attiré l’attention du Président de la transition sur un souhait cher à la population : voir Gouécké devenir une préfecture. Selon elle, cette élévation administrative profiterait à tous les habitants.
« Ce que je veux dire aux femmes, c’est de se battre. Ce que les hommes font, les femmes peuvent le faire aussi. Femmes de Guinée, femmes du monde, luttons ensemble pour l’avenir de nos enfants ! », a-t-elle exhorté.
Le président de la délégation spéciale, Florent Loua, a lui aussi lancé un appel aux autorités.
« J’ai réalisé beaucoup de choses avec mes propres moyens, mais nous avons besoin du soutien du gouvernement et du Père de la Nation pour mener à bien les projets déjà engagés. Gouécké est très vaste, elle peut même dépasser Yomou ou Lola. Nous sommes confrontés à une situation compliquée. Il faut revoir l’organisation administrative, car certains quartiers sont tellement étendus qu’un seul chef de district ne peut pas les gérer efficacement », a-t-il expliqué.
Il plaide également pour l’érection de Gouécké en préfecture et souligne le manque d’infrastructures administratives et sécuritaires.
« Je n’ai même pas de bureau. Le bloc administratif de la sous-préfecture a été construit en 1960, d’après les archives. La petite bâtisse que nous utilisons comme mairie est un don du Japon. Nous n’avons ni gendarmerie ni commissariat dignes de ce nom. Nous avons besoin d’une mairie et d’un bloc administratif fonctionnels », a-t-il insisté.
Enfin, Florent Loua dénonce l’occupation illégale de domaines publics par des particuliers. « Certains s’accaparent illégalement des biens de l’État en prétendant qu’ils leur appartiennent. Je suis ici depuis 1983, et tout le monde sait que ces terrains sont censés être des marchés. Mais nos prédécesseurs ont laissé faire. Nous demandons au gouvernement d’intervenir pour récupérer ces domaines, sans quoi nous serons bientôt confrontés à un manque d’espace », dit-il.
Face à ces nombreux défis, l’État est interpellé pour trouver des solutions aux préoccupations des communautés de cette sous-préfecture située sur l’axe N’Zérékoré-Beyla.
Foromo Fazy Béavogui, depuis N’Zérékoré
