La lutte contre la tuberculose semble porter ses fruits à Kankan. Cette année, les responsables du centre de traitement de la tuberculose dressent un bilan encourageant. Certes, les résultats sont satisfaisants, mais de nombreux défis persistent encore, comme l’a souligné le Dr Kalil Diallo.
Récemment, le monde a célébré la Journée internationale de lutte contre la tuberculose. En Guinée, les autorités et leurs partenaires poursuivent leurs efforts pour contrer cette maladie qui continue de faire des victimes. Au premier trimestre de 2025, 132 patients ont été pris en charge au centre de dépistage et de traitement de Kankan, situé dans le quartier Dalako. Ce chiffre est en baisse par rapport à la même période l’année dernière.
« Pour toutes les formes confondues, nous sommes à 132 cas, contre 145 l’année dernière à la même période. Cela signifie qu’il y a une légère diminution, malgré une différence de quelques jours dans la comparaison. C’est une avancée encourageante », se réjouit le Dr Kalil Diallo.
Contrairement à d’autres maladies comme le VIH/SIDA, de nombreux citoyens acceptent volontiers le dépistage de la tuberculose, notamment grâce aux actions menées par les relais communautaires dans les villages. Le Dr Kalil Diallo explique : « Nous avons des RECO (Relais Communautaires) dans les sous-préfectures, et leur travail est précieux. Ils orientent les malades vers le Centre de Diagnostic et de Traitement (CDT). Cependant, avec la raréfaction des ressources, nous recevons de moins en moins de patients en provenance des villages ».
L’éradication de la maladie dans les prochaines années demeure une priorité pour le personnel de santé. Pour y parvenir, le Dr Diallo lance un appel à la population. « Nous avons besoin de l’implication de tous. Il est crucial que les personnes souffrant d’une toux persistante depuis plus de deux semaines se présentent pour un dépistage. C’est en agissant ainsi que nous pourrons vaincre cette maladie », insiste-t-il.
Dans la préfecture de Kankan, plusieurs organisations de la société civile mènent des campagnes de sensibilisation pour encourager le dépistage. Nantenin Sidibé, collectrice pour le projet Ocass, affirme organiser régulièrement des rencontres avec les patients pour les informer sur les modes de prévention de la tuberculose. «Je suis engagée dans ce projet depuis plus de trois ans. Notre ONG déploie de nombreuses activités qui ont permis au centre d’atteindre un large public. Nous invitons la population à venir se faire dépister, d’autant plus que plusieurs services ici sont entièrement gratuits », témoigne-t-elle.
Michel Yaradouno, depuis Kankan