Comme annoncé dans un précédent article, le président du tribunal de première instance (TPI) de Siguiri a reçu un préavis de trois mois pour libérer le logement qu’il occupe depuis près de trois ans, date de sa prise de fonction dans la préfecture.
Interrogé ce samedi 12 avril 2025 par le correspondant régional de Ledjely.com, le magistrat a confirmé l’information, précisant que son logement a récemment changé de propriétaire.
« Oui, j’ai effectivement reçu un préavis jeudi dernier. Je dois libérer les lieux dans trois mois. Mais je tiens à préciser que ce n’est pas parce que je ne paie pas mon loyer, comme certaines rumeurs le laissent entendre. Loin de là. Le propriétaire a vendu la maison, et le nouvel acquéreur souhaite la rénover, d’après ce qu’on m’a dit. C’est dans ce cadre que j’ai été informé de la nécessité de libérer le logement. Depuis mon arrivée ici, je paie régulièrement mon loyer. Il faut rappeler que la propriété est un droit qui permet à son titulaire de disposer librement de ses biens, tant que cela ne va pas à l’encontre des lois en vigueur », a expliqué le magistrat.
Interpellé sur la raison pour laquelle il n’est pas logé dans un bâtiment de l’État, en tant que premier responsable du TPI, M. Sylla déplore une réalité préoccupante.
« Le constat est amer. Très peu de responsables judiciaires en poste à l’intérieur du pays sont logés dans des bâtiments administratifs. Paradoxalement, ce sont souvent les chefs de parquet — les procureurs — qui bénéficient de logements de l’État, tandis que les présidents de juridictions doivent se débrouiller par leurs propres moyens. Cela pose un vrai problème d’indépendance. Pour respecter notre déontologie, aucun magistrat ne devrait dépendre d’un justiciable pour se loger, au risque de compromettre son impartialité », regrette-t-il.
Par la même occasion, notre interlocuteur interpelle les autorités à changer cet état de fait.
Ibrahima Camara, depuis Siguiri