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Gratuité de la carte d’identité nationale : un espoir freiné par les réalités du terrain

L’annonce du président de la transition relative à la délivrance gratuite de cartes d’identité nationale, a suscité un immense espoir à travers le pays. Cette initiative, saluée comme une avancée majeure vers l’inclusion civique et la modernisation administrative, ambitionne de fournir à chaque citoyen guinéen une pièce d’identification.

Mais dès les premiers jours du lancement, des couacs organisationnels viennent tempérer l’enthousiasme. À Conakry, au commissariat central de Nongo, les témoignages recueillis traduisent un profond désarroi.

«Tout ce qui concerne les frais d’ici sont gratuits en fait. Que ce soit la prise de photos, tout est gratuit», affirme Alimou, arrivé sur les lieux dès 7h du matin.

Les documents exigés pour bénéficier de cette gratuité sont clairs : extrait de naissance, certificat de résidence, et deux photos d’identité sur fond blanc. Pourtant, malgré la clarté des conditions, l’opération peine à démarrer.

«On nous avait dit que tout commencerait à 10 heures. Il est 11h29, toujours rien», déplore Mamadou Aliou Diallo, visiblement frustré par l’attente.

Le manque d’infrastructures d’accueil et l’absence de communication claire compliquent davantage les choses. La foule s’amasse, désorientée, sans informations précises.

«Déjà, au niveau de l’accueil, les gens sont arrêtés. Il n’y a pas de place où s’asseoir. Et l’espace qui est là n’est pas, disons, approprié à recevoir tout ce monde qui est là. Donc, ça, c’est un grand problème. Il y a un manque de directives aussi. Parce que là, il n’y a personne pour dire aux gens quels sont ceux qui sont concernés, ceux qui ne sont pas concernés. Les gens viennent, ils s’arrêtent », ajoute un autre citoyen sur place.

Côté autorités, on reconnaît une mise en œuvre encore incomplète. Un agent sur place explique que le top départ officiel n’a pas été donné dans tous les commissariats.

« au moment où je vous parle là, la cérémonie de lancement n’est pas encore terminée. Elle se tient dans trois commissariats. Celui de Kapororails, de Dixinn et de Matoto. Et pour l’instant la gratuité n’est même pas encore instauré dans le système. Donc il y’a encore des détails à régler », précise-t-il.

Il est important de noter que la gratuité annoncée ne s’applique qu’aux citoyens demandant leur carte d’identité pour la première fois. Une précision qui semble encore méconnue du grand public.

Binty Ahmed Touré

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