Un grave incident s’est produit ce mercredi 23 avril 2025 dans une mine d’or artisanale de Kintinian, une sous-préfecture située à 25 km du centre-ville de Siguiri. Deux éboulements successifs ont fait plusieurs victimes, plongeant la population locale dans la consternation.
Selon les témoignages recueillis, des dizaines d’hommes s’activaient dans l’une des nombreuses galeries de fortune creusées à la main, espérant extraire quelques grammes d’or, sous un soleil de plomb. Alors que certains remplissaient un camion-benne de terre aurifère, l’impensable s’est produit : une portion du terrain s’est effondrée brusquement, ensevelissant plusieurs travailleurs sous des tonnes de gravats.
Alors que des secours improvisés tentaient de venir en aide aux premières victimes, d’autres hommes ont été surpris par un second éboulement, encore plus violent. Ce deuxième glissement de terrain a aggravé le bilan humain, rendant les opérations de secours particulièrement délicates.
Pour l’heure, neuf victimes ont été extraites des décombres, selon les premiers éléments recueillis sur place. Une personne a perdu la vie, tandis que les recherches se poursuivent pour retrouver d’éventuels survivants encore piégés sous terre. Le nombre exact de disparus reste inconnu.
Dr Abdoulaye Bachir Condé, médecin d’appui aux urgences médico-chirurgicales de l’hôpital préfectoral de Siguiri, revient sur la situation sanitaire des blessés.
« Dès que nous avons été alertés, deux ambulances ont été envoyées à Kintinian. Sur place, nous avons trouvé neuf victimes. Cinq d’entre elles, les plus gravement touchées, ont été transférées à Siguiri, tandis que trois autres ont été prises en charge au centre de santé local. Malheureusement, une personne est décédée sur le coup. Les cinq personnes présentent des diagnostics variés entre un traumatisme cranio-facial avec perte de conscience et un traumatisme thoracique », a expliqué le médecin tout en soulignant que les victimes avaient reçu les premiers soins.
Sur le terrain, des dizaines de jeunes continuent de creuser à mains nues et avec des pioches, espérant retrouver leurs camarades vivants. Dans ce décor de désolation, le silence n’est brisé que par les cris de détresse des familles, les va-et-vient des secouristes improvisés et le fracas métallique des outils de fortune.
Ce drame rappelle, une fois de plus, les conditions précaires et dangereuses dans lesquelles évoluent les orpailleurs artisanaux en Guinée, souvent sans équipement ni encadrement technique adéquat.
Ibrahima Camara, depuis Siguiri