La République de Guinée a franchi une étape décisive vers la réconciliation nationale et la stabilité durable, avec la signature solennelle du Pacte d’Entente nationale pour la Paix, l’Unité et la Cohésion sociale ce jeudi 10 juillet 2025. La cérémonie, organisée à Conakry, a réuni les coordinations régionales, les autorités coutumières, morales et religieuses, ainsi que des représentants des quatre régions naturelles du pays, sans oublier la participation de toutes les composantes de la société guinéenne.
Fruit d’un travail de terrain rigoureux conduit par le Centre d’Innovation et de Recherche pour le Développement (CIRD), ce pacte symbolise un engagement collectif à rejeter la violence, la justice privée et les clivages identitaires, au profit du dialogue, de la cohabitation pacifique et d’une paix durable.
Dans son allocution, Safiatou Diallo, directrice du CIRD, a souligné la portée historique de cette initiative. « Vivre ensemble ne signifie pas simplement coexister. Cela implique de partager des espaces, des responsabilités, des projets. Ce pacte repose sur une idée forte : s’engager collectivement pour la paix », a-t-elle déclaré.
Elle a mis en lumière la méthodologie inclusive adoptée par le CIRD : des recherches menées dans toutes les régions du pays, des sessions d’écoute, des entretiens et des consultations avec des citoyens, des leaders religieux, des jeunes et des femmes. Le pacte s’appuie sur des aspirations profondes, légitimes et largement partagées.
Le Premier ministre Amadou Oury Bah, en apposant sa signature au nom du gouvernement, a rappelé la cohérence de cette démarche avec les Assises Nationales lancées en 2021 par le Président Mamadi Doumbouya. Il a salué un processus « inclusif et structuré », fruit d’un long travail amorcé par les recommandations du Conseil National des Assises, ayant conduit à l’élaboration d’une stratégie nationale de réconciliation, soutenue par des partenaires comme ONU-Droits de l’Homme et le PNUD.
« Ce pacte est un engagement solennel au nom de millions de Guinéens. Il témoigne d’une volonté collective de bâtir une société pacifiée et plus équitable. La paix n’est pas un acquis, elle doit être une conquête quotidienne », a-t-il martelé.
Au nom du Système des Nations unies, Christèle Younès, représentante résidente, a salué cet accomplissement majeur.
« Ce moment marque une étape décisive vers une société plus juste, inclusive et résolument tournée vers la paix. Ce pacte est un point de départ, pas une fin en soi. Il appelle à la vigilance, à la responsabilité partagée et à l’action collective », a-t-elle affirmé, tout en réaffirmant l’engagement continu des agences onusiennes, notamment le PNUD, l’UNFPA et ONU-Droits de l’Homme, à accompagner sa mise en œuvre à travers les initiatives APEI, financées par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF).
Thierno Amadou Diallo