Pour la troisième année consécutive, le groupe scolaire privé Siloé, situé dans le quartier Bordo, se hisse au sommet du classement au Certificat d’études élémentaires (CEE) dans la préfecture de Kankan. Cette année, c’est Germaine Bamba qui a décroché la première place. Avouant sa fierté, son rang l’a tellement qu’elle n’y a pas cru dans un premier temps. Mais au final, elle et ses proches pensent que ce n’est pas immérité, au regard de l’encadrement dont elle a été entouré et de l’effort qu’elle a elle-même consenti.
Les résultats du CEE ont été publiés hier soir sur toute l’étendue du territoire national. A l’échelle nationale, 58,42 % des candidats ont obtenu le précieux sésame. A Kankan, c’est une jeune fille d’une dizaine d’années qui s’est illustrée en tête du classement. Face aux journalistes ce matin, elle s’est montrée sereine et s’est exprimée avec aisance en français. Au moment de l’annonce des résultats, elle a laissé éclater sa joie, comme elle l’a confié : « Lorsque j’ai appris que j’étais la première de Kankan, j’étais très contente et fière de moi-même. Mais pour dire vrai, je n’y croyais pas. Pour moi, c’était un rêve », déclare-t-elle.
Elle revient aussi sur les sacrifices qui ont précédé ce succès : « Quand mes amis venaient me chercher pour aller nous amuser, je refusais. Je rentrais dans ma chambre pour réviser mes leçons. J’avais beaucoup d’inquiétudes pour cet examen. Je me suis concentrée sur mes cahiers. Mon professeur me disait toujours de bien me focaliser sur mes leçons. Mon secret, c’est que j’apprenais mes cours et je lisais aussi des livres ».
Cette réussite est un grand motif de fierté pour sa famille. Dans la cour familiale ce matin, les éclats de rire étaient perceptibles à distance. Tous sont unanimes : ce succès est le fruit d’un encadrement rigoureux tout au long de l’année. « On est très joyeux. Et il n’y a pas de secret mieux que l’encadrement. On l’obligeait à réviser. On a mis beaucoup de pression sur elle, rien que ça. Parce que le sujet vient toujours du programme, donc il fallait l’y préparer sérieusement », soutient Kèmonan Igbèmou, un parent de la lauréate.
Jean Faya Léno, fondateur de l’école, lui, est à la fois ému et fier des performances répétées de ses élèves au CEE. D’autant que cette réussite ne relève pas du hasard. Un emploi du temps strict est en place depuis plusieurs années pour encadrer les candidats. « C’est un sentiment de joie, de fierté et d’allégresse. Cela fait trois ans que nous sommes en tête. En 2023, j’ai eu une lauréate. En 2024, deux lauréates. Et cette année 2025, encore deux lauréats : la première de la préfecture, Germaine Bamba, et le quatrième de la préfecture. Dès le début des cours, les élèves de 6e année étaient là de 8h à 13h pour les cours normaux, puis de 15h à 18h pour les révisions, les devoirs à la maison et les devoirs de groupe. Notre secret, c’est le travail et l’encadrement », conclut cet encadreur.
Michel Yaradouno