Conakry s’est réveillée ce mercredi sous le choc, encore meurtrie par les pluies torrentielles qui s’abattent sur la capitale depuis la nuit dernière. Inondations, maisons englouties, routes impraticables… le bilan humain et matériel s’alourdit, notamment dans les quartiers périphériques comme Sangoyah.
Parmi les victimes, le journaliste Ahmed Sékou Nabé, reporter à Mediaguinée et photographe indépendant, a vu sa maison littéralement submergée par les eaux. Un cauchemar vécu avec sa famille, alors que la pluie, d’une rare intensité, s’abattait sans relâche.
« À partir de minuit, l’eau avait déjà envahi toute la cour. On a percé des murs, tenté d’évacuer l’eau, mais rien n’y faisait. Finalement, la pression a fait céder la clôture. L’eau est entrée dans toutes les maisons. Plus de 20 concessions », raconte-t-il.
Dans ce quartier situé à proximité d’un canal de ruissellement, le trop-plein d’eau n’a trouvé d’autre issue que de s’infiltrer dans les habitations. Le journaliste décrit une montée fulgurante des eaux, atteignant les cuisses des habitants : meubles renversés, appareils électroniques perdus, documents importants irrémédiablement endommagés.
« Heureusement, on a pu sauver les téléphones et ma caméra. Mais pour le reste, c’est le sinistre total. Nous avons tout perdu », a-t-il indiqué.
La détresse de Nabé met en lumière l’ampleur du désastre : au-delà de la peur, c’est une fois de plus la fragilité urbaine de Conakry qui est pointée du doigt. Le journaliste lance un appel pressant à l’État.
« Nous demandons l’intervention des autorités, notamment de l’Agence nationale de gestion des catastrophes. Il faut que le ministère de l’Habitat vienne constater les constructions anarchiques sur les voies d’évacuation de l’eau. Car si l’eau est entrée chez nous, c’est qu’elle n’a plus de passage », a-t-il sollicité.
Malgré l’ampleur des dégâts matériels, aucun blessé ni décès n’a été signalé dans cette concession. Un soulagement fragile, alors que d’autres quartiers de Conakry déplorent déjà des pertes en vies humaines.
N’Famoussa Siby