Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, veut mettre fin à l’impunité fiscale des influenceurs. Dans le cadre de son plan de redressement économique et social, « Jubbanti Koom », il annonce une mesure inédite : les créateurs de contenu devront désormais s’acquitter de leurs obligations fiscales, comme tous les autres contribuables.
« Désormais, vous passerez à la caisse ». C’est en ces termes directs qu’Ousmane Sonko s’est adressé aux influenceurs lors de la présentation de son ambitieux Plan de redressement économique et social, baptisé Jubbanti Koom. Une sortie qui marque un tournant dans la politique fiscale du pays, en ciblant une profession encore largement en dehors des radars de l’administration fiscale.
Stars des réseaux sociaux, prescripteurs de tendances, les influenceurs sénégalais tirent des revenus conséquents grâce aux partenariats, placements de produits ou contenus sponsorisés. Jusqu’ici, leur statut fiscal restait flou. Mais cette époque semble révolue. Le chef du gouvernement est catégorique : toute activité génératrice de revenus doit contribuer à l’effort national.
Cette nouvelle politique s’inscrit dans une volonté affirmée de justice fiscale, mais aussi de mobilisation des ressources internes. L’objectif est clair : financer les projets de développement du pays sans dépendre exclusivement des aides extérieures.
Déjà en juin 2025, Ousmane Sonko déclarait que le Sénégal n’était « ni un paradis, ni un enfer fiscal». Cette mesure sur les influenceurs s’inscrit dans cette ligne de conduite : élargir l’assiette fiscale sans accabler les contribuables existants.
Selon la presse sénégalaise, l’annonce a rapidement fait réagir les influenceurs sénégalais, partagés entre incompréhension, indignation et résignation. Certains dénoncent un manque de concertation ou redoutent une fiscalité mal adaptée à leur métier. D’autres y voient une forme de reconnaissance officielle de leur activité par l’État.
N’Famoussa Siby