Dans un entretien accordé vendredi à Le Punch, Ousmane Gaoual, ministre porte-parole du gouvernement et ministre des Transports, s’est exprimé sans détour sur l’évolution de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) sous la direction de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo. Selon lui, le parti, qui se voulait jadis un espace de dialogue et de diversité, semble aujourd’hui s’être éloigné de ses principes fondateurs.
Pour le ministre, le parti, autrefois espace de dialogue et de brassage des diversités, est devenu aujourd’hui « un réceptacle de frustrations » où toute voix discordante est « vilipendée, stigmatisée et ostracisée ».
« L’UFDG est un parti politique qui est né à la suite d’un constat, celui d’offrir aux Guinéens, un espace de liberté, de dialogue, de brassage de diversités communautaires, ethnique qui composent notre société. Petit à petit, avec l’évolution, ces aspects ont disparu aujourd’hui, ce n’est plus un espace où on peut contredire. La moindre voix qui s’élève dans le parti et qui ne correspond pas à la vision de Cellou Dalein est vilipendée, stigmatisée et ostracisée. Et puis finalement, le parti est resté comme un réceptacle de frustrations au lieu d’être un parti qui propose des solutions alternatives à ce qui existe aujourd’hui », a-t-il souligné.
Le ministre a également insisté sur la nécessité pour l’UFDG de redevenir un acteur responsable de la vie politique nationale. « Le parti est de plus en plus marge de tout ce qui peut être de compromis, de conciliation et de dialogue de la société pour être un parti finalement identitaire avec une composante régionale assez forte mais aussi réfractaire à tous types de compromis. Or une société comme la notre a besoin de compromis, de dialogue et de construction. Et donc ça c’est très important. Et donc le parti s’est retiré du dialogue, il s’est retiré de la proposition et pousse les gens à n’adopter qu’une position de défiance vis-à-vis de l’Etat. Voila tout ce qui est contraire à la vision de la société à laquelle nous appartenons et à la perspective politique que nous voulons offrir », a-t-il déclaré, appelant à un engagement constructif au-delà des débats politiques.
« L’UFDG doit redevenir un sujet de démocratie, un espace de dialogue, de contradiction, de proposition, mais aussi un parti capable de prendre ses responsabilités dans la gouvernance de notre pays. ça c’est quelque chose d’assez important. Nous, nous ne voulons pas que l’UFDG soit en marge du développement du pays. Le temps des débats politique est ce qu’il est mais après, il faut s’impliquer dans le développement à tous les niveaux lorsque l’Etat vous fait appel », a-t-il martele.
Ousmane Gaoual conclut en affirmant ceci : « Je ne conçois pas l’UFDG comme un espace où vous devez vous mettre en marge de tout. Ce qui est aujourd’hui malheureusement l’offre du camp d’en face [camp de Cellou Dalein Diallo, ndlr], nous nous essayons de le ramener dans la République en respectant ses valeurs, ses exigences aussi, celles d’emmener tous les acteurs et tous les citoyens à concourir au bien-être de tous, peu importe leur conviction politique ».
Siby


