Le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation a fixé la rentrée des classes au 15 septembre prochain. Une décision qui suscite des réactions contrastées parmi les parents d’élèves. Si certains s’en réjouissent, d’autres estiment la date trop rapprochée, révélant ainsi des réalités sociales différentes d’une famille à l’autre.
Marie Diallo, mère de plusieurs enfants, accueille la nouvelle avec optimisme. Pour elle, une reprise rapide des cours est une garantie de réussite scolaire.
« Cette date me convient très bien. C’est une bonne chose que les enfants commencent tôt les cours, ils apprendront mieux car ils se sont assez reposés. Pendant les vacances, ils ont eu le temps de s’amuser et de se détendre. Maintenant, il faut retourner à l’école. Par la grâce de Dieu, d’ici le 15 septembre, je vais m’organiser avec mon mari pour payer leurs fournitures. D’ailleurs, bien avant l’annonce officielle, j’avais déjà commencé à économiser. Je préfère que la rentrée arrive tôt, cela permet aux élèves de mieux apprendre », explique-t-elle, confiante.

Mais pour d’autres parents, cette rentrée est source d’inquiétude. C’est le cas d’Aminata Camara, mère de quatre enfants, qui juge la décision inadaptée aux réalités sociales et climatiques.
« Cette rentrée scolaire n’est pas bien choisie. En plus, c’est la saison pluvieuse. Je ne suis pas prête à laisser mes enfants sortir sous la pluie, c’est risqué pour leur santé. Les autorités auraient dû attendre au moins jusqu’en octobre. Moi, je reviens à peine du village et je n’ai encore rien acheté : ni sacs, ni cahiers, ni habits. Ils n’ont absolument rien. En plus, les prix des fournitures ont beaucoup augmenté. Une simple tenue coûte cher ! Comment voulez-vous que nous, parents, nous en sortions dans ces conditions ? Qu’ils repoussent la rentrée jusqu’en octobre, cela nous laisserait le temps de mieux nous préparer », plaide-t-elle, visiblement préoccupée.

Alhassane Sylla, père de deux enfants, pointe pour sa part la charge financière qu’implique une rentrée en plein mois de septembre, surtout pour les familles dont les enfants sont inscrits dans les établissements privés.
« Fixer la rentrée en octobre aurait été préférable. Dans les écoles privées, dès que les cours reprennent, on doit payer la totalité du mois, même si les enfants n’étudient qu’à partir de la mi-septembre. C’est une dépense supplémentaire pour nous. Déjà que nous n’avons pas fini d’acheter les fournitures, voilà qu’il faut régler un mois complet de scolarité. Entre les cahiers, les livres, les uniformes et les frais scolaires, tout tombe en même temps. Cette date est trop proche, elle ne nous laisse pas le temps de souffler », regrette-t-il.
M’Mah Cissé


