Après le scrutin référendaire du 21 septembre 2025, la question du paiement des primes des membres de bureaux de vote se pose avec acuité à Siguiri. Plusieurs irrégularités sont signalées : non-paiement de certaines activités et réduction arbitraire des primes.
Selon plusieurs bénéficiaires, de nombreuses tâches ont été accomplies sans rémunération : le recensement électoral, la distribution des cartes d’électeurs et le scrutin référendaire lui-même.
Aminata Kourouma, membre de bureau de vote, dénonce l’incapacité de la Direction générale des élections à tenir ses engagements.
« Dans les années précédentes, on nous versait des avances avant de commencer, et le reste à la fin. Aujourd’hui, les agents de saisie du recensement n’ont toujours pas reçu plus d’un million de francs, les distributeurs des cartes d’électeurs n’ont rien perçu et ignorent même le montant qui leur est dû. Les formateurs et les membres des bureaux de vote n’ont reçu aucune prime, sauf celles de formation qu’on commence à nous verser maintenant… Et encore, elles sont réduites. À Mandiana, elles sont de 75.000 FG, à Siguiri 110.000 FG et à Macenta 200.000 FG. C’est n’importe quoi. Quelque chose de national ne peut pas être décidé localement. C’est ce qui freine notre pays : nos cadres sont malhonnêtes. Ils pensent que cet argent leur apportera le bonheur, mais l’argent du contribuable, c’est une malédiction », a-t-elle témoigné.
Aboubacar Fofana, également membre de bureau de vote, interpelle les autorités pour rétablir l’équité.
« Ici à Siguiri, on donne 110.000 FG comme prime de formation, tandis qu’à Conakry et Macenta nos collègues reçoivent 200.000 FG. Pourquoi cette différence, alors que c’est quelque chose de national ? Comme les primes du scrutin sont déterminées à l’avance, ils préfèrent détourner les primes de formation, qui ne l’étaient pas. J’interpelle donc la Direction générale des élections et le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation pour que justice soit faite », a-t-il déclaré.
Ibrahima Camara, depuis Siguiri