Une colère longtemps contenue a éclaté ce mercredi sur le site de Bel Air Mining, à Boffa. Les travailleurs, réunis en collectif et en grève, ont paralysé toutes les activités de l’entreprise. En cause : ce qu’ils dénoncent comme une gestion autoritaire du directeur général, Amara Somparé.
Ils exigent sans détour son départ immédiat, l’accusant de violations graves des droits du personnel, de licenciements abusifs et d’un climat de répression.
« Depuis son arrivée, c’est la descente aux enfers », lance un ouvrier, visiblement excédé. « On a passé six mois sans travail, sans salaire. Deux collègues ont perdu la vie ou une jambe faute de soins. Ceux qui parlent sont licenciés, menacés ou arrêtés. Aujourd’hui, notre leader Mamadou Traoré vient d’être embarqué par la police. C’est la peur qui règne ici », déplore-t-il.
Selon des travailleurs, c’est une première : jamais les employés de Bel Air Mining n’avaient déclenché une grève. Pour eux, il s’agit d’un acte fort face à une direction jugée fermée au dialogue et hostile à toute revendication. « Nous voulons que le président de la République intervienne. Ce qui se passe ici est inacceptable. Nous avons trop encaissé », plaide un membre du collectif des travailleurs.
Selon la direction générale de Bel air Mining, contrairement à une grève générale, la situation sur le terrain apparaît plus nuancée. A ce jour, aucun syndicat n’a déposé de préavis de grève. Il s’agirait plutôt d’un débrayage mené par un petit groupe de travailleurs, mobilisés en soutien à certains collègues poursuivis pour des faits « juridiquement répréhensibles », tels que la diffusion de fausses informations, des menaces physiques, des injures contre des cadres et même des appels à la révolte sur les réseaux sociaux. Cette situation s’apparente à un refus de travailler.
Face à ces actes, la direction de Bel Air Mining dit saisir le Tribunal de Première Instance (TPI) de Boffa. Quatre personnes auraient été retenues dans le cadre de l’enquête. Un autre dossier est également en cours : environ 70 mètres de câble auraient été dérobés au port, un acte de sabotage pour lequel une plainte contre X a été déposée.
Selon la direction les activités ont finalement repris normalement dans la nuit d’hier, confirmant la stabilité des opérations de BAM.
Mamadou Bah, depuis Boké